Chauffage durable: les nanoréseaux en renfort

Pierre Cormon
Publié vendredi 31 octobre 2025
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#Nanoverbund Les petits bâtiments dans lesquels il est difficile d’adopter des systèmes de chauffage durables peuvent se mettre en réseau.

Adopter des solutions de chauffage durables? Pour de nombreux petits propriétaires, c’est difficile. Ils n’ont pas la place d’installer une pompe à chaleur ou des sondes géothermiques, ne se trouvent pas dans une zone assez dense pour être reliés à un réseau de chaleur à distance, ne veulent pas d’une installation bruyante et laide dans leur jardin. C’est à leur intention que l’entreprise bâloise IWB a développé un nouveau concept, le Nanoverbund ou nanoréseau. Il s’agit de mettre en commun les systèmes de chauffage de plusieurs petits bâtiments voisins, afin de bénéficier de synergies et de mutualiser les frais. Il a été présenté le 2 octobre au cours des séminaires Energie-Environnement de l’Université de Genève.

Deux étapes

Dans un premier temps, les chaudières à gaz ou à mazout des différents bâtiments sont mises en réseau. «Leur puissance a souvent été choisie un peu à l’ancienne, elles sont fréquemment surdimensionnées», remarque Dominik Born, responsable de l’innovation d’IWB.
On détermine la chaudière la plus efficiente et on l’utilise en priorité. Dans le meilleur des cas, cela peut entraîner une baisse de 20% de la consommation de chauffage.
La deuxième étape consiste à installer des sources de chaleur renouvelables: pompes à chaleur, panneaux solaires, chauffage à bois, etc. Leur puissance est calculée précisément en fonction des besoins. La mutualisation permet de gagner de l’espace et de diminuer les frais d’investissement. Les chaudières individuelles sont remplacées par des stations murales beaucoup moins volumineuses et contrôlables avec une télécommande. Un essai pilote a été lancé sur trois maisons mitoyennes à Bâle-Ville en 2022, avec des financements fédéraux. Plusieurs institutions y ont participé, comme l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, la Haute école de Lucerne et le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche. Il a permis de réaliser des économies financières de l’ordre de 15%. L’installation de sources de chaleur renouvelables a permis de fournir 91% de la chaleur – les chaudières prenant le relais pour les 9% restants. Le retour sur investissement devrait être réalisé dans les sept ans. «Cette durée peut varier fortement selon les cas, car elle dépend également du nombre de maisons qui participent», précise Dominik Born.
Un autre projet de nanoréseau est actuellement à l’étude pour des immeubles collectifs à Lucerne. Des demandes sont parvenues de plusieurs cantons, comme Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Zurich, Berne, Fribourg.

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