#Libre-échange
A partir du mois d’octobre, l’accord de libre-échange entre la Suisse et l’Inde sera opérationnel. Nonante-cinq pour cent des exportations helvétiques sont concernées par cet allégement des tarifs douaniers.
e dispositif tout neuf intervient alors que Berne et New-Dehli sont frappées par des taxes exorbitantes pour l’accès au marché américain, respectivement 39% et 50%. Bien qu’ils puissent être parfois concurrents, les deux pays ont des intérêts communs outre- Atlantique dans le secteur de la pharmacie. Les autorités suisses et leurs homologues indiennes partagent une approche assez similaire, en dépit des différences de taille de leur économie: se diversifier au maximum dans les échanges commerciaux. Les unes et les autres ont déjà négocié avec succès un arrangement avec la Grande-Bretagne. Pour la diplomatie économique suisse, l’accord avec l’Inde est aussi une marque de fabrique, après le traité passé avec la Chine en 2013. De plus, on ne peut que constater que l’Union européenne n’a toujours pas réussi à aboutir à un texte identique avec New-Dehli, en dépit des discussions menées depuis 2007.
Malgré son immense marché intérieur, l’Inde a besoin de développer ses exportations afin de satisfaire au mieux une force de travail en croissance: six cent huit millions de personnes en 2024 et sept cent vingt millions annoncées pour 2040. Le commerce serait aussi une façon de lutter contre l’économie informelle. Réduire les déséquilibres entre des secteurs très performants tels que l’informatique et certaines infrastructures de base, ouvrir prudemment le pays tout en améliorant sa compétitivité: telles sont les ambitions du premier ministre Modi, qui croit avant tout au made in India. L’immense nation désire conserver un important secteur agricole pour des motifs d’indépendance et d’emplois, tout en s’ouvrant à des secteurs essentiels comme certains équipements militaires.
Future autoroute
En toile de fond, un projet étonnant dans le long terme: l’IMEC. Cet India Middle East Europe Corridor partirait des côtes indiennes pour passer par le détroit d’Ormuz, traverser l’Arabie saoudite et la Jordanie, avant de réembarquer par le port israélien d’Haïfa pour arriver finalement au Pirée, à Trieste et à Marseille. Voisines de la Suisse, l’Italie, la France et l’Allemagne se sont montrées particulièrement intéressées par ce schéma concurrent des routes chinoises de la soie.
En autorisant les services tiers, vous acceptez le dépôt et la lecture
de cookies et l'utilisation de technologies de suivi nécessaires à leur
bon fonctionnement. Voir notre politique de confidentialité.