Transmission PME: «Le respect du calendrier est crucial»

Erik Wagenaar, d’origine hollandaise, a repris un atelier de gravure à Genève.
Erik Wagenaar, d’origine hollandaise, a repris un atelier de gravure à Genève.
Flavia Giovannelli
Publié mercredi 10 avril 2024
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#Transmission Il est crucial de définir les différentes étapes entre cédant et repreneur pour éviter des situations délicates.

Un parcours de manager dans l’hôtellerie ne prédestinait pas Erik Wagenaar, d’origine hollandaise, à reprendre un atelier de gravure à Genève.

Il a pourtant sauté le pas, illustrant sa capacité à se réinventer après une carrière bien établie. La période de la pandémie mondiale a agi comme un catalyseur: sur le point de signer pour un nouveau poste de CEO dans l’hôtellerie au printemps 2020, la fermeture des établissements hôteliers a rebattu les cartes. Il a eu le temps de réfléchir à ses aspirations et de questionner ses choix professionnels. «J’ai voulu devenir mon propre patron», explique-t-il.

Il se lance dans la recherche d’une PME à reprendre. Lorsqu’on lui parle de l’atelier Bruderlin, géré depuis près de cinquante ans par une direction constituée de deux amies, il prend le temps d’y réfléchir. Le contexte est particulier, car les deux dirigeantes ont largement dépassé l’âge de la retraite et le prix annoncé lui paraît un peu élevé.

Le projet lui trotte néanmoins dans la tête, car il devine le potentiel de l’entreprise, à la condition d’y apporter des changements significatifs. En octobre 2020, il s’engage dans un processus de due diligence et, mi-novembre, le contrat de cession est signé, déterminant un délai d’entrée en fonction au 1er janvier 2021. «Avec cette reprise, j’ai pu observer qu’il est crucial de définir les différentes étapes entre cédant et repreneur pour éviter des situations délicates», rapporte Erik Wagenaar. En l’occurrence, la période de transition s’est avérée un défi, marquée par les réticences, même inconscientes, des anciennes propriétaires à lâcher prise.

«En fin de processus, j’ai compris que j’avais non seulement racheté leur entreprise, mais qu’en plus, je séparais un binôme qui fonctionnait ensemble depuis cinquante ans», témoigne Erik Wagenaar. Afin de mettre en place son projet, il a dû faire place nette et se résoudre à se séparer de certains collaborateurs en raison de résistances. Aujourd’hui, il est fier d’avoir pu redresser le cap et d’avoir découvert les ficelles du métier. Grâce au vaste réseau relationnel qu’il a apporté de sa vie professionnelle antérieure, il peut décrocher de nouveaux mandats, dont l’un avec une fédération sportive de premier plan. Il a trouvé une motivation renouvelée dans cette aventure, travaillant non seulement pour son présent, mais aussi pour son avenir, sans avoir de compte à rendre à personne. Un constat qui n’a pas de prix à ses yeux.

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