Une initiative dangereuse et trompeuse

Pierre Cormon
Publié jeudi 30 octobre 2025
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#Initiative pour l'avenir En voulant taxer les grosses successions, les jeunes socialistes mettent le modèle suisse en péril, estiment des représentants politiques et économiques.

L'initiative pour l'avenir représente un grand danger pour la Suisse. C'est ce qu'on souligné les représentants des milieux politiques et économiques lors d'une conférence de presse, le 29 octobre.
L'initiative propose que la Confédération taxe les successions et donations de plus de cinquante millions de francs à hauteur de 50%, et qu'elle utilise le produit pour combattre le dérèglement climatique. Il suffirait aux personnes concernées de quitter la Suisse pour y échapper. Loin de générer une hausse des recettes fiscales, l’initiative entraînerait des pertes, car ces personnes ne paieraient plus leurs autres impôts (revenu, fortune, etc.) dans le pays.
«Si elle était acceptée, Genève pourrait perdre jusqu’à 1,3 milliard de francs, soit près de 18% de ses recettes totales», souligne Vincent Subilia, directeur de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève.

Incertitude dangereuse
«Comme une partie de la population n'est pas en mesure de payer des impôts, c'est avant tout la classe moyenne qui assumerait la facture du départ des gros contribuables», estime Pierre Nicollier, président du PLR Genève. Il s'agit d'une remise en cause du contrat social, mais aussi du fédéralisme, l'imposition étant une prérogative cantonale, renchérit François Baertschi, président du MCG.
Cette initiative est trompeuse», dénonce Aurélien Barakat, président des Verts’Libéraux Genève. «Elle ne repose sur aucune stratégie concrète pour le climat et donne une image désastreuse de la politique environnementale.»
Elle crée une incertitude qui «mine la confiance entre citoyens et autorités, et met en péril la transmission intergénérationnelle qui fait la force de notre modèle social et économique», déplore Philippe Rochetin, président du Centre Genève. «Elle a déjà poussé de gros contribuables à quitter la Suisse», renchérit Ivan Slatkine, président de la FER Genève.
«Dire non à cette initiative, ce n’est pas défendre des privilèges: c’est protéger l’équilibre qui a permis à Genève et à la Suisse de prospérer», conclut Lionel Dugerdil, président de l’UDC Genève.

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