«Les bilatérales III représentent une opportunité à ne pas manquer!»
Un public nombreux et captivé!
Lglez
Ivan Slatkine
Publié jeudi 08 mai 2025
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#FER Genève
La FER Genève a tenu sa 97ème assemblée générale.
«L’Assemblée générale de la FER Genève est un moment unique pour renforcer les synergies qui nous unissent et pour échanger sur les grands enjeux qui nous concernent. Et des enjeux, il y en a! L’instabilité n’est plus une parenthèse, mais une norme avec laquelle nous devons composer au quotidien. Face à des repères qui vacillent, une exigence s’impose: la résilience.
L’actualité économique et géopolitique nous rappelle quotidiennement que nous assistons à des changements et à des règles du jeu du commerce international qui se brouillent, avec un multilatéralisme qui est mis à mal et une montée en puissance du populisme et de l’isolationnisme.
Si la potentielle guerre commerciale amorcée par l’administration Trump représente un risque pour les économies exportatrices comme la nôtre, elle nous rappelle aussi une vérité fondamentale: notre ouverture reste notre plus grande force, car c’est elle qui fait notre succès, notre singularité et notre rayonnement.
Nous avons plus que jamais besoin de prévisibilité et de partenaires fiables avec lesquels nous partageons les mêmes valeurs.
Parmi ceux-ci, il y en a un qui relève d’une importance majeure et avec lequel la Suisse partage un destin commun: l’Union européenne.
La stabilisation de nos relations avec notre principal partenaire économique est plus qu’un besoin: c’est un impératif vital.
Dans cette optique, les bilatérales III représentent une opportunité à ne pas manquer et un levier de compétitivité taillé sur mesure pour notre économie et nos succès futurs.
Ce cap est pourtant menacé par des forces politiques qui cherchent à entretenir des peurs infondées au travers d’initiatives qui masquent l’isolement et la décroissance derrière un faux vernis de durabilité. Je pense aux partisans de l’initiative qui vise à limiter la population résidente à dix millions d’habitants, initiative soutenue par les plus conservateurs et aux conséquences dévastatrices.
D’une part, celle de la dénonciation de l’accord sur la libre circulation des personnes et, inévitablement, la fin des accords bilatéraux, de l’accès au marché européen, de la mobilité de la main-d’œuvre dont nos PME et nos institutions ont besoin pour fonctionner, innover et croître. D’autre part, elle a aussi des impacts financiers majeurs sur notre système d’assurances sociales et d’assurances maladie.
Disons-le donc sans détour: cette initiative n’a rien de durable! Loin de renforcer notre position, elle organise notre isolement et met en péril notre prospérité, notre sécurité, notre modèle social et, in fine, les fondements même de notre réussite.
A l’autre extrémité du spectre politique, une autre initiative instrumentalise la durabilité en s’attaquant aux entreprises familiales et aux fleurons de notre économie, tout comme à notre attractivité.
Il s’agit de l’Initiative pour l’avenir des jeunes socialistes, qui prévoit un impôt de 50% sur les successions dépassant cinquante millions de francs. Elle fragilise la transmission d’entreprise, menace la stabilité de notre tissu économique, envoie un signal de défiance à l’entrepreneuriat et, surtout, met en danger l’un des piliers fondamentaux de notre économie nationale.
Si ce constat vaut pour la Suisse, il résonne aussi à Genève. Notre canton a la chance de bénéficier de nombreux atouts et d’un écosystème unique où les PME, les multinationales et les acteurs de la Genève internationale coexistent, se complètent et se renforcent.
Ces dernières années, nous avons su défendre et même renforcer notre attractivité, en particulier sur le plan fiscal. Là encore, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos acquis.
Au contraire, face à un monde qui change rapidement et à d’autres villes qui se montrent offensives pour attirer des entreprises, Genève doit continuer à se réinventer, à s’adapter et à se transformer.
Cela implique un engagement politique clair et courageux pour préserver notre attractivité, pour assurer des conditions cadre stables et, surtout, pour permettre à nos entreprises de continuer à créer de la valeur ajoutée, qui, année après année, se reflète dans les comptes de l’Etat.
Ils révèlent aussi une réalité plus préoccupante qui se traduit par une pression croissante sur les dépenses et un État toujours plus tentaculaire, où le poids des contraintes administratives devient étouffant, voire contre-productif.
Depuis 2019, les charges de l’État ont progressé de 20%, alors que la population n’a augmenté que de 4,6%.
Disons-le clairement: ce rythme n’est pas soutenable, sachant que les recettes fiscales ne sont pas extensibles à l’infini.
Face à cette réalité, deux projets issus du Grand Conseil proposent une règle simple: en cas de budget déficitaire, pas d’augmentation des charges au-delà de la croissance démographique. Et pas de nouveaux postes sans suppressions équivalentes, sauf quelques exceptions nécessaires.
Il ne s’agit pas de réduire la qualité des prestations publiques, mais bien d’instaurer une discipline saine pour que l’État ne vive pas au-dessus de ses moyens et pour qu’il puisse assurer des services efficaces et ciblés, tout en pensant aux générations futures.»
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