#Biodiversité Daniel Fässler est président de ForêtSuisse, l’association des propriétaires forestiers. Interview au sujet de l'initiative Biodiversité, soumise au peuple le 22 septembre 2024.
Pourquoi l'initiative Biodiversité soumise à votation le 22 septembre prochain nuirait-elle à une bonne gestion des forêts?
En Suisse, les propriétaires de forêts sont pleinement conscients de leur responsabilité envers la biodiversité. Une forêt soigneusement entretenue est essentielle à cet égard. L’initiative, formulée de manière assez vague, fait cependant craindre de nouvelles restrictions. Le texte semble suggérer une volonté de dépasser l’objectif de la politique forestière actuelle, qui classe 10% de la surface forestière en réserves. Il est important de noter que près de 20% des surfaces forestières ne sont pas exploitées en raison de leur manque d’accessibilité ou de rentabilité. Ces zones sont ainsi devenues, de fait, des réserves. En cas d'acceptation de l'initiative, l’économie forestière serait confrontée à des défis complexes, avec des interventions sylvicoles limitées ou interdites. Le rôle des forêts dans l’approvisionnement en bois serait relégué au second plan. Actuellement, la demande pour cette matière première, destinée à la construction ou au chauffage, est en constante augmentation. Pour y répondre, il serait nécessaire d’importer davantage, ce qui créerait une dépendance vis-à-vis de l’étranger. Il reste encore suffisamment de bois indigène qui pourrait être exploité de manière durable. Chaque année, le volume de bois prélevé dans nos forêts est bien inférieur à celui qui y pousse.
Vous impliquerez-vous dans la campagne?
ForêtSuisse soutient l’alliance contre l’initiative Biodiversité. Nous estimons que ce projet manque sa cible et crée des incertitudes. Ces contraintes menacent à la fois l’entretien des forêts et leur adaptation au changement climatique. Pour l’ensemble de ces raisons, ForêtSuisse s’oppose à cette initiative. Il ne s’agit pas d’un refus de la biodiversité en forêt, bien au contraire, mais l’initiative méconnaît ce qui est déjà en place. Les restrictions supplémentaires qu’elle imposerait aux propriétaires de forêts seraient non seulement inutiles, mais également contre-productives.
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