Développement durable

Ces entrepreneurs genevois qui prouvent que durabilité rime avec rentabilité

Daniella Gorbunova

Publié lundi 08 décembre 2025

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#Durabilité Le prix IDDEA récompense chaque année des projets d'entrepreneuriat durable à Genève. Pour sa 13ème édition, le 28 novembre, cinq initiatives ont été primées.

Salle communale de Plainpalais, le 28 novembre. Cinq porteurs de projets durables et innovants montent sur scène pour recevoir leur récompense. Leur point commun? Avoir su transformer une idée d'entrepreneuriat durable en plan d'affaires viable, après six mois d'accompagnement intensif. Ateliers, coaching, mentorat: le Prix IDDEA (idées de développement durable pour les entreprises d'avenir) mise sur cet accompagnement pour transformer les bonnes intentions en vrai business.
Créé en 2012 par la Jeune Chambre Internationale de Genève, le concours a depuis pris de l'ampleur. Cette année, seize participants ont suivi le cursus complet avant de présenter leur modèle d’affaires et leur pitch face au jury.
Les critères? Rentabilité économique, bien sûr, mais aussi et surtout impact social et contribution environnementale. Pas question de faire du greenwashing: les projets doivent montrer un apport concret au développement durable sur le territoire cantonal. Une pâtisserie saine et verte qui a du goût Le premier prix, doté de vingt mille francs - offerts par la Ville et le canton de Genève - a été décerné à La Fille et la Farine. Mélanie Senelle a décidé de tordre le cou à un préjugé tenace, selon lequel les desserts «sains» seraient forcément insipides. Sa maison genevoise propose des douceurs artisanales sans gluten ou à index glycémique réduit sans faire de concession sur le goût. L'idée? Que tout le monde puisse se régaler, quelles que soient ses contraintes diététiques.

Le running relocalise sa production

A la deuxième place du podium, on trouve ROAZ, qui réinvente les vêtements pour la course à pied. Yannick Krijnen, Alan Bérard et Matteo Solari ont fait le pari d'une production locale face à une industrie textile aujourd’hui souvent délocalisée et opaque. Chaque pièce est dessinée à Genève, fabriquée en Suisse à partir de textiles européens et testée sur le terrain par des coureurs exigeants. Une relocalisation qui mise sur l'authenticité et la qualité. Et qui a valu à ses concepteurs un chèque de dix mille francs, offerts par la FER Genève.

La laine suisse sauvée de la poubelle

Le troisième prix de cinq mille francs offerts par les Services industriels de Genève (SIG) a été remporté par Laine&Sens. Derrière cette idée, un (triste) constat: chaque année, des tonnes de laine de moutons partent à la poubelle en Suisse. Personne n'en veut, car personne ne sait qu'en faire. Sauf Séverine et Jean-Christophe Minni. Le duo a décidé de se saisir du problème en transformant cette fibre locale gaspillée en isolants écologiques, en géotextiles et en paillages durables. Leur entreprise genevoise crée ainsi une chaîne de valeur circulaire qui relie éleveurs, artisans et acteurs de la construction.

Des tonnelles végétales pour rafraîchir la ville

IDDEA, c’est aussi un Prix du public de deux mille cinq cents francs offerts par la Banque alternative suisse et la Ville du Grand-Saconnex. Cette année, il revient à ToV'eco, qui veut repenser l'espace urbain. Les sœurs Emilie Tournier et Virginia Le Bourlot conçoivent des tonnelles végétales pour les places publiques. Objectif: apporter de l'ombre et de la fraîcheur en ville, tout en créant des lieux de rencontre où l'on peut cueillir des plantes comestibles et des fleurs cultivées localement. Un projet placé sous le signe de la biodiversité et du vivre-ensemble. Un cinquième prix, Génération Entrepreneur, d’une valeur de quatre mille cinq cents francs a été décerné à Les Estimes. Sophie Lionetto a fondé cette association pour offrir des séances de «socio-esthétique» et de coiffure aux personnes en situation de précarité ou en parcours d'insertion. L'idée? Utiliser le bien-être comme levier pour redonner confiance et favoriser l'autonomie.