#Rentabilité Beaucoup d’entreprises n’analysent pas leurs coûts avec précision. Or, elles pourraient sensiblement améliorer leur rentabilité en les optimisant. Conseils de spécialistes.
Alors que beaucoup d’entreprises ont été plongées dans les difficultés par la pandémie, certaines recèlent un potentiel peu exploité pour améliorer leur rentabilité: l’optimisation des coûts. Beaucoup d’entreprises ne calculent en effet pas leur rentabilité avec précision. Elles comparent les dépenses directement engendrées par un contrat avec ce qu’il rapporte, en négligeant les coûts cachés. Or, ceux-ci peuvent être substantiels. Une multiplication de petits contrats, par exemple, peut entraîner des coûts élevés en matière de frais généraux (comptabilité, suivi des clients, temps consacré au rendez-vous, etc.).
Il arrive donc un moment où les liquidités manquent. «Le premier réflexe est souvent de tailler à la hache dans les principales charges», observe Jérôme Favoulet, fondateur de l’entreprise de conseils Jetco. «Or, ce sont souvent celles qui génèrent de la valeur. Le choix systématique des prix d’achat les plus bas aboutit à une perte de qualité, donc de parts de marché.» De plus, à trop couper dans les coûts, «on risque de ne plus être prêt à redémarrer le moment venu», ajoute Patrick Schefer, directeur de la Fondation d’aide aux entreprises du canton de Genève (FAE).
De nombreux spécialistes préfèrent donc parler d’optimisation des coûts que de réduction des coûts. Il ne s’agit pas forcément de dépenser moins, mais d’obtenir davantage de valeur par franc dépensé. Dans les faits, cela aboutit fréquemment à des réductions de coûts, mais la démarche est différente, comme l’illustre un exemple donné par Michel Salama, fondateur de Costbrokers, un spécialiste de l’optimisation des coûts.
Variation de la demande
«Une chaîne de sushis a fait appel à notre partenaire Supply Chain. Elle dispose de plusieurs points de vente et avait remarqué que la demande variait énormément d’un jour à l’autre. Certains jours, elle vendait moins et devait jeter des quantités considérables de marchandise.» Le partenaire a analysé les variations de vente avec un outil basé sur l’intelligence artificielle. On a ainsi pu déterminer comment des facteurs tels que la météo ou le jour de la semaine influençaient la demande. «Cela a permis d’améliorer la fiabilité des prévisions, de diminuer le taux de déchets de 70% et d’engendrer de 7% à 10% d’économie sur les coûts d’achat», affirme Michel Salama. Tout cela sans avoir besoin de négocier les prix avec le fournisseur.
Toutes les entreprises n’ont pas un chiffre d’affaires suffisant pour faire appel à un spécialiste de l’optimisation des coûts. Le seuil à partir duquel cela vaut la peine varie de cas en cas. Des entreprises comme Costbrokers et Melioris travaillent plutôt avec des moyennes entreprises, d’autres comme Jetco s’adressent également aux petites.
Regard neuf
L’avantage des spécialistes, c’est qu’ils posent un regard neuf sur les dépenses et ne se laissent pas prendre au piège du «on a toujours fait comme ça.» De plus, ils ont des points de comparaison avec d’autres entreprises. Enfin, optimiser les coûts est leur métier. Ils savent en principe comment aborder un fournisseur, organiser un appel d’offres, etc. Certains se rémunèrent d’ailleurs en fonction des économies permises par leur intervention, à l’instar de Costbrokers et de Melioris.
L’optimisation des coûts est parfois incluse dans une remise en question plus globale. «Lorsque nous aidons une entreprise à se restructurer, nous travaillons sur trois volets», remarque Patrick Schefer. «On cherche à augmenter le chiffre d’affaires, même si pour beaucoup d’entreprises, c’est très difficile, voire impossible en ce moment. On optimise ses coûts. Et on recapitalise.»
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