Formations de niche pour journalistes

Malik Mallem, fondateur de l’Ecole de journalisme et de communication de Genève.
Malik Mallem, fondateur de l’Ecole de journalisme et de communication de Genève.
Flavia Giovannelli
Publié mercredi 21 février 2024
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#Pédagogie Malik Mallem est le fondateur de l’Ecole de journalisme et de communication de Genève.

Les locaux de l’Ecole de journalisme et de communication de Genève, situés dans un immeuble du quartier de Châtelaine, évoquent un mélange singulier tiré de l’univers cinématographique et offrent une modernité des salles destinées à un enseignement varié. L’école propose des formations de niche depuis plus de vingt ans. Arrêt sur image et morceaux choisis.

Comment est né votre projet d’entreprise?

J’aime identifier des marchés de niche et j’ai le goût de l’entrepreneuriat. Passionné de cinéma, j’ai commencé par monter une école dans ce domaine en 2003. L’école de journalisme a suivi en 2009, née des similitudes entre ces deux professions, notamment l’usage de la vidéo. Aujourd’hui, l’école est gérée par educasuisse, une association qui forme aux métiers de la presse et du cinéma.

Qu’offre-t-elle?

Nous accueillons entre vingt-cinq et trente participants par année dans la filière journalisme, qui dure deux ans. Outre la formation de base, nous proposons celle de journalistes reporters d’images, une spécialisation de plus en plus demandée. L’étudiant saura en maîtriser les différentes techniques et sera prêt à l’emploi au terme de la formation. Nous proposions à notre création une formation sur un an, avant de l’allonger à deux ans. Nous vivons uniquement des frais d’écolage et nous ne recevons aucune subvention. Cette particularité force l’entreprise à s’adapter constamment aux évolutions.

Quels sont vos atouts?

L’humain est au cœur de notre école, ainsi que l’envie de transmettre des savoir-faire. Les origines et les parcours très divers de ces futurs journalistes, qui viennent du monde entier, sont un vrai enrichissement. Nous mettons l’accent sur des formations pratiques à raison d’une quinzaine d’heures par semaine. Ainsi, les étudiants peuvent aménager une activité professionnelle en parallèle ou s’essayer à différents aspects de la profession. Sur le plan formel, le fait d’avoir conclu un partenariat avec l’Ecole supérieure de journalisme de Paris, la plus ancienne en France et de renommée internationale, renforce notre formation dans son ensemble et permet, grâce à un double diplôme, de profiter d’un large réseau, d’échanges ou de stages de formation. C’est très apprécié et cela a joué un grand rôle sur l’attractivité de notre école à Genève.

Quels cours sont-ils dispensés?

Nous proposons notamment des cours d’histoire de la presse, de déontologie, et surtout un grand nombre d’ateliers de rédaction ou de reportages vidéo. La formation se veut généraliste. Certains étudiants s’inscrivent en ayant des idées très précises pour la suite, mais je leur dis toujours qu’il vaut mieux avoir une vision à 180 degrés.

Votre école est peu connue en Suisse romande.

Elle est petite et discrète, mais elle joue un rôle clé dans le paysage médiatique romand. Nos étudiants participent au bouche-à-oreille qui permet de faire connaître nos cours et ils sont ensuite capables de se soutenir et de se relayer. Nous misons aussi sur les réseaux sociaux pour nous faire connaître.

La pandémie a-t-elle freiné vos activités?

Malheureusement oui. Nous avons dû fermer pendant la période du confinement et avons dû recourir aux indemnités pour réduction de l’horaire de travail. Nous sommes toujours en train de relancer la machine. Nous avions certains projets qui ont dû tourner au ralenti ou sont encore à l’arrêt. Mais nous sommes prêts à les relancer dès que le contexte s’y prêtera.

Par exemple?

Nous offrions la possibilité à nos étudiants de suivre une formation en cinéma à New York. Qui n’a jamais rêvé d’y tourner un film? Or, cela relève souvent du fantasme, avec une réalité qui confronte les jeunes cinéastes à des contraintes administratives et techniques complexes. Le fait de leur permettre de s’en approcher sous le couvert académique est très porteur.

Quels sont vos projets d’avenir?

Nous préparons une formation hybride, en misant sur les avantages de l’apprentissage à distance et ceux des cours en présentiel. Elle devrait voir le jour à l’horizon 2025. Nous répondrons ainsi à une demande de souplesse de la part de nos étudiiants. Je crois aux échanges et au partage, mais il faut évoluer avec son époque.

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