Maîtriser son churn en 2025

Flavia Giovannelli
Publié mardi 20 mai 2025
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#Clientèle Comment améliorer l’expérience utilisateur.

Le churn1 n’est pas un éternuement provoqué par le rhume des foins (même si ses effets peuvent faire tousser l’entreprise), mais un terme de marketing qui désigne le taux d’attrition - autrement dit, la proportion de clients qui cessent d’utiliser un service, se désabonnent ou ne renouvellent pas leur engagement envers une entreprise sur une période donnée. C’est tout simplement l’inverse de la rétention.

Indicateur clé de la relation client, le churn permet de mesurer la fidélité, la satisfaction et la qualité de l’expérience vécue. Maîtriser son churn repose sur une évidence souvent négligée: il est toujours plus coûteux d’acquérir un nouveau client que de garder un client existant. En ce sens, le churn est un baromètre de santé financière.

Mesurer son churn

Le churn peut être un choix du client (insatisfaction, prix, manque de besoin), ou résulter de circonstances extérieures (déménagement, décès, etc.). Distinguer les causes permet d’activer des leviers adaptés. Il faut également déterminer si le churn est actif ou passif. Un client qui résilie son abonnement manifeste un churn actif. À l’inverse, un churn passif concerne ceux qui, doucement mais sûrement, cessent d’utiliser un service sans résiliation formelle.

Le moment est déterminant: le churn peut survenir avant toute transaction (churn en amont) ou après une période de fidélisation (churn en aval). Dans les deux cas, les signaux faibles sont précieux.

Le churn se calcule en comptant le nombre de clients perdus sur une période donnée, puis en le rapportant au nombre total de clients au début de cette période. Ce taux d’attrition, exprimé en pourcentage, peut être suivi automatiquement via des outils CRM ou analytiques. Certaines entreprises y ajoutent des enquêtes de sortie ou des retours qualitatifs pour comprendre les raisons des départs.

L’analyse

Une fois le taux mesuré, encore faut-il comprendre pourquoi les clients partent. Est-ce une mauvaise expérience utilisateur? Des prix jugés trop élevés? Un manque de contact humain? En analysant ces facteurs, l’entreprise peut affiner sa stratégie, corriger ses points faibles et prévenir des pertes évitables. C’est là que les données rencontrent l’intuition.

Conseils stratégiques

Une bonne communication client permet d’identifier rapidement les critiques, d’y répondre avec réactivité et de montrer qu’on est à l’écoute. Une plainte bien traitée vaut parfois mieux qu’un compliment oublié. Ensuite, il est bon de récompenser la fidélité par des offres exclusives, des avantages personnalisés, des programmes sur mesure: rien ne vaut un client qui se sent reconnu et valorisé.

La fidélité, ça se cultive

Pour franchir un seuil supplémentaire, il faut entreprendre des actions pour créer un sentiment de communauté. Par exemple via des forums, des événements, des groupes d’utilisateurs, du parrainage. Ces divers moyens pour renforcer l’attachement passent aussi par le lien entre les clients eux-mêmes. Une communauté active est souvent le meilleur ambassadeur d’une marque. Enfin, l’analyse régulière des données de churn - segmentées par profil, canal ou moment de départ - permet d’anticiper les défections et d’ajuster sa stratégie en temps réel. Ce n’est pas big brother, c’est juste du bon sens.

En 2025, ce qu’il faut retenir

Dans un marché saturé où les offres se multiplient et où la fidélité se fragilise, les entreprises qui tireront leur épingle du jeu seront celles qui investiront dans l’écoute, la personnalisation, l’expérience client, faisant preuve d’un brin de créativité pour retenir les indécis avant qu’ils ne cliquent sur «se désabonner».

1 Le churn n’est pas un acronyme. C’est un mot anglais qui signifie littéralement «baratter» (comme le beurre!) et évoque ici le brassage où certains clients s’échappent.

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