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Votation du 9 février: un choix de société

Véronique Kämpfen Publié jeudi 16 janvier 2025

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Le 1er janvier 2025 marque une étape clé pour la politique environnementale de la Suisse, avec l’entrée en vigueur de deux lois majeures: la révision de la loi sur le CO2 et la loi sur le climat et l’innovation (LCI).

Ces deux cadres législatifs partagent un objectif commun: réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience climatique, dans le cadre des engagements suisses envers l’Accord de Paris. La révision de la loi sur le CO2 définit la politique climatique suisse pour 2025-2030, en préservant les instruments existants, et vise une réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Quant à la loi sur le climat et l’innovation, elle inscrit l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050, avec des mécanismes de soutien et de subventions pour encourager les entreprises à adopter des technologies innovantes et respectueuses de l’environnement.

Ces lois sont indispensables pour atteindre les objectifs climatiques de la Suisse et assurer son indépendance énergétique. Dans ce contexte, il n’y a aucun intérêt de soutenir l’initiative des Jeunes Vert-e-x-s sur laquelle nous voterons le 9 février. Celle-ci est extrême et demande que les citoyens suisses réduisent leur impact sur l’environnement d’environ 67% en dix ans. Les secteurs les plus touchés seraient le logement, la mobilité et l’alimentation. Pour induire les changements d’habitude nécessaires, des interdictions de consommation, de construction et de déplacement sont prévus. Ces mesures se traduiraient par une hausse des prix à la consommation induite par l’augmentation des coûts de production et la baisse de l’offre et, partant, une paupérisation de la Suisse et une perte de la liberté individuelle.

De plus, l’initiative poursuit des buts contradictoires. Elle demande ainsi que les émissions de gaz à effet de serre soient drastiquement baissées. Pour y arriver, il faudra construire plus de centrales fournissant de l’énergie renouvelable. Si c’est une bonne nouvelle pour la réduction du CO2, elle est critiquable sous l’angle de la biodiversité, qui subira l’impact de la création de centrales hydrauliques, de parcs solaires et éoliens. Difficile pourtant d’obtenir l’un en interdisant l’autre. Cette dichotomie montre le bon sens de la politique de durabilité soutenue par le Conseil fédéral, qui repose sur trois piliers: l’environnement, l’économie et le social. Vouloir privilégier l’un au détriment de l’un ou des deux autres crée un déséquilibre pernicieux. Refuser cette initiative ne signifie pas s’opposer à l’écologie. C’est au contraire faire preuve de discernement et soutenir consciemment la politique de durabilité que la Suisse a décidé de mener.