#Fédéralisme Le Röstigraben reflète-t-il une réalité tangible du point de vue économique, entrepreneurial, social et politique? La réponse est nuancée.
Lorsqu’une entreprise, surtout une PME, prend l’initiative de partir à la conquête de «l’autre partie de la Suisse» - au-delà du Röstigraben -, généralement ses motivations ont été très étudiées. Car elle doit composer non seulement avec la question de la langue - sachant qu’on fait souvent le reproche aux Suisses alémaniques de préférer leur dialecte au Hochdeutsch - mais aussi avec la question des spécificités de tel ou tel marché. Le territoire national étant petit, doit-on encore le fractionner en deux? C’est parfois le cas, mais pas pour tout le monde.
La globalisation, dont on voit les limites, aurait peut-être contribué à inciter à des rapprochements et à passer plus facilement d’une culture à l’autre, si ce n’est qu’on préfère parfois faire une immersion aux Etats-Unis ou en Australie plutôt qu’outre-Sarine. En fin de compte, il faut parfois passer par l’extérieur pour mieux comprendre ce qu’est véritablement l’identité suisse. Qu’elle soit représentée par les chemins de fer fédéraux, la Banque nationale suisse ou la Nati, il existe bien un terreau commun!
La langue de Goethe prend racine
La diversité linguistique suisse, qui compte quatre langues officielles, fait la fierté nationale. Mais cette spécificité comporte aussi ses inconvénients, surtout si l’on veut étendre ses activités sur un territoire aussi petit.
Créée à Bienne en 1996, la fondation Forum du bilinguisme a pour ambition de promouvoir la compréhension entre les langues nationales, à la fois par la prise de mesures qui optimiseraient la situation et par l’observation scientifique des comportements ou enjeux identifiés. Le champ d’action est principalement lié à la ville bilingue de Bienne, mais également le long de la frontière linguistique. «Nous organisons notamment des échanges culturels basés sur l’échange de compétences, destinés au personnel entre deux administrations ou deux entreprises», commence Virginie Borel, directrice de la fondation. «Nous constatons un intérêt croissant autour de ces questions, car, globalement, les dirigeants ou les départements des ressources humaines se sont aperçus que les équipes travaillaient mieux lorsqu’elles se comprenaient mieux, grâce à des compétences linguistiques reconnues et renforcées, notamment à l’oral.»
Le programme-phare de la fondation, TANDEM linguistique en entreprises, a déjà séduit diverses administrations, mais également des hôpitaux et de grandes entreprises nationales comme La Poste. Le Label du bilinguisme consiste en une certification des compétences linguistiques d’une entreprise. A ce jour, plus de cinquante organisations ont obtenu cette reconnaissance exigeante.
Deux autres projets d’immersion linguistique sont nés d’une collaboration avec la Chambre d’économie publique du Jura bernois et la Chambre économique Bienne-Seeland. Ils ont pour objectif de permettre aux jeunes diplômés et collaborateurs d’entreprises industrielles de la région de consolider leurs connaissances de l’allemand en vivant une expérience de mobilité ou de pratiquer leur profession dans la langue partenaire durant une période de trois à six mois.
Quant aux entrepreneurs, ils ont également intérêt à ne pas sous-estimer ces questions de langue s’ils veulent franchir le fameux Röstigraben. ll est ainsi ressorti d’un forum sur les possibilités de réussir sur l’autre marché, mis sur pied en 2020 par l’Association suisse de vente à distance, que tout doit être soigneusement pesé et préparé. Par exemple, Fabio Monte, de QoQa, a raconté que lorsque l’entreprise a voulu s’y aventurer, ses dirigeants étaient persuadés que le buzz suffirait. Pour son implantation, QoQa comptait sur la mise en place de larges opérations publicitaires dans les gares. Pourtant, la reprise et la traduction simple des descriptions de produits, empreintes d’humour romand, s’est avérée un échec. Il a fallu faire adapter ces contenus par des spécialistes germanophones implantés sur place. Dès lors, la plateforme a créé des partenariats avec des marques connues et appréciées localement (Sun-rise ou Swiss, par exemple) pour gagner la confiance du public alémanique.
Les étiquettes de la discorde
«Parfois, ce sont de petites nuances qui font que l’on va se sentir plus ou moins à l’aise selon sa langue maternelle», confirme Virginie Borel. Elle cite par exemple les problèmes de compréhension autour des étiquettes qui doivent figurer sur tous les articles vendus en Suisse. Or, depuis l’entrée en vigueur du nouveau droit alimentaire en 2017, il n’est plus obligatoire de traduire et coller des étiquettes dans les langues nationales. Partant d’une intention louable – faciliter les importations d’articles de l’Union européenne – il suffit qu’une seule langue mentionne ce dont il s’agit pour que ce soit concluant. On peut ainsi trouver des indications en allemand, mais aucune en français - dans le cas qui nous intéresse. Une situation que Virginie Borel déplore, surtout s’il s’agit de médicaments ou de produits potentiellement allergènes, sachant que les termes techniques ne sont souvent pas compréhensibles lorsqu’on ne maîtrise qu’un allemand scolaire de base.
Les résultats de plusieurs enquêtes empiriques indiquent que les Suisses allemands se lancent plus facilement dans l’aventure de l’indépendance que les Suisses romands. La région francophone, en revanche, se révèle plus dynamique pour la création d’emplois.
La dernière enquête structurelle de l’Office fédéral de la statistique1 montre que les Suisses romands restent indétrônables concernant la création d’emplois. Les régions les plus dynamiques en 2019 ont été Nyon (+18%), Morges (+15%), le Gros-de-Vaud (+19%), la Gruyère (+23%) et Yverdon (+18%). Dans la partie francophone, seul le Jura bernois perd des emplois. Ces chiffres reflètent - ou confirment - que la croissance est bien robuste dans la zone francophone, où on observe aussi une augmentation du nombre d’habitants et une progression de la valeur ajoutée. Concernant les secteurs qui ont bénéficié le plus de cette création d’emplois, il s’agit de la santé, de l’action sociale et de l’enseignement. La hausse de +17% d’emplois dans le secteur public, qui dépasse largement la moyenne suisse de +7,3%, est très parlante à cet égard: cela reflète bien la différence de perception au sujet du rôle de l’Etat entre Suisses romands et alémaniques. Katharina Erhardt, professeure à l’Université de Düsseldorf, est spécialisée dans la compétitivité des entreprises. Elle a mené une étude au Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ (KOF) qui compare les Suisses romands et alémaniques de ce point de vue, également publiée en 2019.
Votre étude montre qu’il y a une différence de 20% entre Suisses romands et alémaniques concernant la création d’entreprise.
En effet, il ressort que les Suisses d’origine alémanique créent davantage d’entreprises que les Suisses romands, cela indépendamment de leur lieu de domicile au moment de notre enquête. Il en va de même pour les citoyens vivant dans des cantons bilingues. La différence vaut pour tous les domaines d’activités: administration, services, manufacture, construction et cela quelle que soit la forme juridique ou la taille de l’entreprise. Enfin, ce qui est encore plus surprenant, c’est que les résultats en termes de performance sont identiques entre les créateurs d’entreprise suisses allemands et suisses romands.
Comment expliquez-vous cette différence, alors qu’il n’y a pas plus d’échecs en Suisse romande?
Outre la différence de culture linguistique, il faut tenir compte des modèles économiques. Ainsi, les différences peuvent s’expliquer par une préférence pour le travail en tant qu’entrepreneur du côté germanophone ou une aversion pour les risques côté romand. Mais cela ne signifie pas que ces derniers ont moins de compétences managériales ou que les Suisses alémaniques sont meilleurs. Je pense que c’est vraiment une question culturelle qui a des origines profondes.
Pensez-vous que cela peut évoluer?
Nous constatons une persistance des résultats dans le temps, et notamment d’une génération à l’autre. Y compris dans les familles issues d’une minorité linguistique, où l’on pourrait penser que le facteur d’intégration local entraînerait une différence progressive. C’est vrai que c’est assez surprenant que tel ne soit pas vraiment le cas. Je le mets surtout sur le compte d’une analyse des risques qui est différente, ainsi que sur les préférences: les Suisses alémaniques sont indépendants dans l’âme.
1Statistique structurelle des entreprises de l’OFS de 2019. A noter que les tendances sont antérieures à la pandémie. Il n’est pas possible, à l’heure actuelle, de savoir en quoi la crise sanitaire aurait engendré des modifications.
«Le recours aux prestations de l’assurance-chômage révèle des différences comportementales»
Rafaël Lalive est professeur ordinaire d’économie appliquée et d’économétrie à l’Université de Lausanne. Zurichois d’origine, parfaitement intégré en terre vaudoise depuis des années, il est spécialiste du marché du travail, principalement des effets des politiques publiques sur le comportement individuel. Il a étudié les différences entre les régions romandes et alémaniques depuis de nombreuses année14s sur ces thématiques et participé à plusieurs études.
Vous vivez depuis des années en Suisse romande et vous y enseignez: que pensez-vous des différences de mentalité?
Elles sont surtout culturelles. Je pense que, désormais, je préfère vivre ici, car la mentalité y est peut-être plus ouverte qu’en Suisse alémanique, surtout concernant les grands sujets de société. Les Suisses romands, plus latins, protègent davantage l’emploi. A Zurich, même un professeur d’université doit presque remettre en cause le fait d’être titularisé selon les résultats.
Vous avez mené une étude très intéressante relative aux assurances sociales, dont celle du chômage. Des révélations?
J’ai en effet mené une enquête pour le compte du Secrétaruat d’Etat à l’économie1, qui a mis en lumière des disparités régionales concernant le chômage, à la fois selon les frontières culturelles et territoriales. Il en ressort que des différences significatives existent. Elles concernent l’entrée et la sortie de l’emploi actif. Ainsi, les Suisses romands font davantage appel aux prestations de l’assurance-chômage et s’enregistrent davantage - ou plus vite - auprès des Offices régionaux de placement que les Suisses alémaniques. Les postulants d’origine francophone mettent plus de temps pour retrouver un emploi. Cela s’observe même à très petite échelle, en comparant les chiffres d’une commune à l’autre de la ville de Fribourg, par exemple. Pour résumer, bien qu’il n’y ait aucune différence dans les conditions cadre institutionnelles de part et d’autre de la frontière linguistique, le comportement n’est pas le même et, selon moi, l’explication qui en découle est culturelle.
Pourriez-vous détailler les spécificités relevant de ce facteur culturel?
Je pense que les croyances passent par la langue. On remarque ainsi que les dialectes ont presque disparu en Suisse romande. La proximité de l’Hexagone fait que l’on croit davantage aux vertus de l’Etat-providence, sans qu’il faille toutefois tomber dans le cliché voulant que les Suisses romands dorment sur un oreiller de paresse! En fait, les racines de ces comportements remontent à très loin. En Suisse alémanique, par exemple, le mythe du paysan de montagne est encore très vivace. Ce concept part d’un postulat souvent décliné dans la littérature, celui d’un âge d’or dans les Alpes, qui favoriserait une société idéale, libre, saine et simple. Cela se traduit dans les votations où, de l’autre côté de la Sarine, on a la hantise de toute intervention de l’Etat dans la vie privée. On le voit lors des débats sur le congé paternité ou l’assurance maternité.
Quelles sont les principales valeurs qui représentent selon vous un facteur d’unité?
Je pense qu’il y a une adhésion générale au système suisse. De ce que je peux en juger, les régions linguistiques sont toutes favorables à l’organisation politique de ce pays. Je pense aussi que le respect et le soutien aux régions minoritaires font partie des valeurs helvétiques.
1Les disparités régionales dans le chômage: Frontières culturelles et territoriales.
Politique et institutions
Une convergence qui a ses nuances
La Suisse s’est fondée sur ses différences, mais celles-ci s’avèrent plus ou moins sensibles selon les thématiques, en tout cas lorsqu’il s’agit de politique et de manière de considérer les relations de travail. Les Suisses romands qui «montent à Berne» sont bien placés pour savoir que le diable se cache dans les détails.
«La question de savoir si le Röstigraben correspond à une réalité demande une analyse en profondeur», commence Marco Taddei, responsable de l’antenne romande de l’Union patronale suisse. Son cas est emblématique, puisque la faîtière de l’économie aura vécu près de nonante ans en ayant uniquement un siège à Zurich, avant de comprendre la nécessité d’ouvrir une antenne romande en 2014. «Après plusieurs résultats de votations qui ont laissé voir des différences de sensibilité entre les deux régions linguistiques, il nous a semblé utile de renforcer notre assise en Suisse romande. Depuis, il est plus facile de rendre notre direction attentive à la manière d’y appréhender les dossiers», explique Marco Taddei.
De l’avis de la plupart des analystes politiques en matière de différences de sensibilité entre Suisses, il faut d’abord parler de cohésion réfléchie avant de pointer les sujets qui fâchent – pas si flagrants que ça. Sans surprise, les assurances sociales s’avèrent un des dossiers critiques. «Nous l’avons constaté lors du vote sur la réforme des deux piliers (Prévoyance vieillesse 2020 - ndlr). Non qu’il n’y aurait pas eu d’échec autrement, mais du côté de la Suisse alémanique, on a buté sur la question de la prime de septante francs qui aurait été accordée aux retraités. La majorité des gens trouvait qu’il s’agissait d’une mesure arrosoir très mal fondée, alors qu’ici, côté lémanique, cela n’a pas choqué.»
S’il fallait résumer la manière dont les Suisses alémaniques réagissent, il faudrait parler d’éthique de conviction, c’est-à-dire que les choix se font par rapport à des valeurs et à des normes. Toutes les décisions doivent à être cohérentes, fondées sur une politique réglementaire impliquant que l’Etat ne joue qu’un rôle subsidiaire, surtout dans la vie privée et la politique familiale. «Ce genre de position sera même défendue avec un certain dogmatisme», explique encore Marco Taddei.
Une des autres pierres d’achoppement concerne la manière de considérer le partenariat social. En Suisse romande, et particulièrement à Genève - sans doute du fait de la forte présence étrangère - on a toujours mis l’accent sur les mesures d’accompagnement. Par exemple, la création d’une brigade d’inspection professionnelle paritaire paraît incongrue en Suisse alémanique, particulièrement en Suisse centrale.
Clivage médiatique
Il faut enfin savoir que les citoyens, tous bords confon- dus, s’informent prioritairement dans les médias de leur région linguistique. La Neue Zürcher Zeitung reste la référence côté alémanique, tout comme certains quotidiens - La Liberté ou Le Temps, par exemple - font foi pour leurs opinions en Suisse romande. Peu de lecteurs font l’effort de voir ce qu’on lit dans les journaux de «l’autre partie». Le même constat vaut pour les médias audiovisuels: peu de Suisses romands regardent la SRF (chaîne télévisuelle alémanique). «Pour être invité chez Arena, qui est plus ou moins l’équivalant d’Infrarouge, il faut maîtriser parfaitement la langue et être capable de rétorquer du tac-au-tac», relève Marco Taddei.
De plus, le grand public connaît généralement peu les parlementaires qui représentent une autre région linguistique que la leur, à moins qu’ils soient très médiatisés, souvent pour de mauvaises raisons, comme un scandale. Il en résulte que les débats autour des grandes questions sont souvent menés sur un mode plus étanche que partagé. Des termes peuvent ainsi bien mieux résonner dans l’une des langues et générer une vague émotionnelle qui n’est pas du tout perceptible dans l’autre partie de la Suisse.
Les magasins Bongénie Grieder
ont franchi le pas avec succès
Parmi les entreprises romandes qui ont su s’imposer outre-Sarine, l’expérience de Bongénie Grieder est intéressante. Depuis sa création en 1891, la famille Brunschwig est à la tête du Bongénie. C’est en 1972 que le spécialiste de l’élégance s’est étendu outre Sarine, en rachetant la chaîne d’habillement Grieder, cette dernière fondée en 1889. Voilà donc cinquante ans que l’enseigne Bongénie Grieder a une implantation nationale, qui en fait un modèle d’équilibre. «C’est simple, nous réalisons à peu près la moitié de notre chiffre d’affaires en Suisse romande et l’autre moitié en Suisse alémanique», commence Pierre Brunschwig, codirecteur, qui a assuré le déploiement opérationnel des points de vente.
Les deux magasins phare sont toujours le siège historique de Genève et celui de Zurich, sur les dix-sept que compte actuellement le groupe (dont deux magasins en ligne). Les principales succursales sont à Lausanne, Berne, Bâle ou Lucerne. A cela s’ajoutent quelques points de vente destinés surtout aux touristes – à Interlaken ou à l’aéroport de Zurich (trois magasins). Notons que l’équivalent de Cointrin a été fermé, faute d’avoir trouvé la formule satisfaisante avec la direction de l’aéroport.
Besoin d'un centre animé
«Nous avons une approche assez similaire dans les deux régions, que ce soit pour les relations avec nos collaborateurs, nos clients ou l’animation des magasins», expose Pierre Brunschwig. Par exemple, les marques qui séduisent les Suisses romands et alémaniques sont les mêmes, surtout si l’on parle d’acteurs du luxe globaux, comme Chanel, Dior, Moncler ou Tod’s. «Nous pouvons relever quelques petites différences dans les tendances, pour des raisons culturelles: les Suissesses romandes sont conquises par les nouvelles marques bohème-chic à la française, ce qui est parfois moins le cas chez les Suissesses alémaniques. Ces dernières misent plus sur des marques scandinaves ou américaines. En revanche, l’Italie fait l’unanimité», résume Pierre Brunschwig.
Dans les deux régions, Bongénie Grieder mène des campagnes thématiques qui mettent en avant à la fois les univers de la mode et de la décoration. Pour l’été 2022, la collaboration avec Emporio Sirenuse pour une collection de vaisselle, d’articles de décoration ou d’accessoires amènera une certaine dolce vita auprès de tous les clients suisses. En revanche, lorsque la créatrice Sarah Lavoine se déplace pour une séance de dédicace, comme c’était le cas le 7 avril dernier à Genève, elle se contente de cette partie de la Suisse.
Dernièrement, Bongénie Grieder a commencé à miser sur des ambassadeurs sportifs suisses, si possible connus dans tout le pays, comme Belinda Bencic. La maison a aussi renforcé sa présence sur les réseaux sociaux, mais en misant plutôt sur des micro- influenceurs locaux.
Parmi les autres légères divergences d’habitudes: les horaires et la mobilité. Il faut en effet s’adapter aux réglementations des municipalités concernées, mais aussi à leurs politiques publiques. Pierre Brunschwig sait que, sur ce terrain, il n’a pas toutes les cartes en main: «Je peux seulement noter que quelle que soit la localisation, nous avons besoin d’un centre animé et d’une bonne fréquentation.»
Un magasin tout neuf bientôt à Zurich
Enfin, lorsqu’on est un acteur de premier plan du commerce de détail, on n’échappe pas aux questions immobilières. Les murs genevois ont été vendus pour deux cent vingt millions de francs l’an dernier à une caisse de pension zurichoise – sans impliquer le déménagement du magasin, dont les étages ont été rénovés. Les changements à venir concernent Zurich, puisque le bail pour le siège historique, situé à la Bahnhofstrasse, ne sera pas renouvelé fin 2024.
A cent mètres de l’actuel emplacement, le nouveau magasin s’étalera sur quatre mille mètres carrés et quatre étages. «Au début, nous étions un peu contrariés par ce changement, mais je le vois désormais comme une opportunité: c’est le rêve pour tout commerçant de pouvoir tout concevoir de A à Z et c’est ce que nous allons expérimenter pour la première fois à Zurich», explique Pierre Brunschwig, qui supervisera les travaux. L’ouverture est prévue pour l’automne 2024.
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