«Des initiatives remettent en question la voie bilatérale»
Monika Rühl, présidente de la direction d’economiesuisse et Christoph Mäder, président de l’association.
SK/ER
Steven Kakon
Publié vendredi 14 février 2025
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#Suisse-UE
Au cœur des discours prononcés lors de la conférence de presse annuelle d’economiesuisse: les relations entre la Suisse et l’UE.
La conférence de presse annuelle d’economiesuisse le 4 février à Berne était une occasion de rappeler sa volonté de consolider la voie bilatérale avec l’Union européenne (UE).
En décembre dernier, la Suisse et l’UE ont conclu leurs négociations pour de futurs accords bilatéraux. «Ces dernières semaines, nous avons discuté avec nos membres de ce qui est connu du contenu de ce paquet. Une première évaluation en ressort: le bilan est globalement positif», a fait savoir Christoph Mäder, président d’economiesuisse. L’actualisation des accords existants d’accès au marché intérieur «permettrait de stabiliser durablement l’accès au marché intérieur de l’UE, qui est crucial pour les entreprises suisses», a-t-il poursuivi.
Plusieurs avancées sont saluées: «Le nouvel accord sur l’électricité constitue un élément clé pour garantir notre sécurité d’approvisionnement énergétique. Les programmes de coopération dans des domaines spécifiques, dont la recherche-développement via Horizon Europe, sont également extrêmement positifs». Même son de cloche pour la clause de sauvegarde, qui a pu être concrétisée dans l’accord sur la libre circulation des personnes. Il s’agit du mécanisme permettant à la Suisse de stopper l’immigration européenne dans certaines circonstances dites «urgentes» au nom de sa souveraineté.
Flexibilité non négociable
Les défis demeurent, puisqu’il faut désormais mettre en œuvre le paquet d’accords au plan intérieur. «Les propositions concrètes seront déterminantes pour l’évaluation finale des bilatérales III. Elles ne sont pas encore disponibles à ce stade. Une chose est sûre: «la flexibilité du marché du travail n’est pas négociable», souligne Christoph Mäder.
De son côté, Monika Rühl, présidente de la direction d’economiesuisse, a mis en garde contre plusieurs initiatives qui remettent en question la voie bilatérale. «Je pense à l’initiative Pas de Suisse à 10 millions, qui entraînerait la résiliation de la libre circulation des personnes, à celle pour la protection aux frontières, qui menace les accords de Schengen-Dublin, et à l’initiative Boussole qui s’oppose aux bilatérales III.»
Compétitivité et sécurité
Le contexte géopolitique tendu pèse lui aussi sur la Suisse et l’Europe, avec notamment l’imposition de restrictions et des droits de douane plus élevés imposés par les Etats-Unis. Dans ce contexte, «un nombre croissant de responsables politiques comprennent que l’Europe doit renforcer sa compétitivité et sa sécurité», relève Christoph Mäder.
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