En tant que partenaire stratégique du Pavillon suisse, le Geneva Science and Diplomacy Anticipator (GESDA) marquera sa présence à l'exposition universelle d'Osaka. Il invitera les visiteurs à envisager divers avenirs possibles à travers une installation interactive - Geneva Public Portal to Anticipation - qui exploite l'intelligence artificielle à partir d’une base de données fondée sur la science pour cocréer des récits futuristes. Sarah Kenderdine, professeure de muséologie numérique à l’École polytechnique fédérale de Lausanne et qui dirige ce projet choisi pour l’exposition, se trouve actuellement à Osaka, dans la dernière ligne droite avant l’inauguration. À la tête du Laboratoire pour la muséologie expérimentale de l'EPFL (eM+), elle compte plus de vingt ans d'expérience dans ce type d’événements et espère que quelques mille visiteurs par jour - soit 10% de ceux qui visiteront le Pavillon suisse - participeront à son initiative, qui combine haute exigence intellectuelle et prouesse technologique. Le laboratoire eM+ est une référence mondiale en réalité virtuelle et augmentée, fort de ses compétences interdisciplinaires. Ensemble, le GESDA et eM+ ont imaginé une interface permettant aux utilisateurs de générer, en pianotant sur des écrans tactiles, des récits et des images en temps réel qui s'affichent sur les parois de la sphère.
Il a fallu analyser près de soixante-cinq mille mots issus de cinq plateformes scientifiques couvrant vingt-neuf thèmes et cent seize sous-domaines pour garantir un large spectre de possibilités. L’interface s'appuie sur des données et des inspirations collectés dans cent-nonante-sept pays pour créer des récits et des images projetant l'avenir jusqu'à vingt-cinq ans. Près de trois millions d'images ont été précalculées à partir de textes par un moteur dédié et un modèle de langage avancé, ChatGPT-4, pour orchestrer le processus créatif.
L’ingénierie est prévue pour réorienter les récits et ajuster l'imagerie, favorisant ainsi une plus grande créativité. Car l’un des défis inhérents à la représentation d’un futur distinct de notre réalité actuelle est de parvenir à réorienter les biais du cerveau humain pour générer une grande variété d’images, y compris des visions dystopiques. «L'éclectisme des visions du futur, nées de l'imagination et personnalisées par les émotions des visiteurs, s’avère très stimulant», observe Sarah Kenderdine, commentant les tests de ce dispositif. Elle souligne également l’importance de collecter des impressions qui révèlent l'engagement du public envers la science. Des questions prospectives sont posées à ceux désireux d'approfondir leur réflexion. «Je suis impatiente de pouvoir éventuellement ramener cette installation à Genève après l'exposition, pour renforcer la coopération diplomatique autour de la veille scientifique. Ce serait l'endroit idéal», conclut Sarah Kenderdine, très motivée à l'idée de finaliser son projet et de l'inauguration imminente de l’exposition.
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