En Europe, les brevets accélèrent le développement

L'Observatoire européen des brevets a publié une étude qui a fait grand bruit dans les milieux de la finance.
L'Observatoire européen des brevets a publié une étude qui a fait grand bruit dans les milieux de la finance.
Flavia Giovannelli
Publié vendredi 19 janvier 2024
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#Brevets Un brevet, en plus de protéger une innovation, rassure les investisseurs.

Dans le monde de l’innovation, le nombre de dépôts de brevets et de marques joue un rôle important dans les perspectives de développement. Ainsi, les fondateurs protègent non seulement leurs droits de propriété intellectuelle, mais ils offrent aussi des gages de sérieux aux investisseurs. Alors que les experts financiers constatent tous «la fin de l’argent facile», ces démarches risquent de gagner encore en importance.

Telles sont les considérations qui ressortent d’une étude inédite, qui se concentre exclusivement sur les start-up, menée par l’Observatoire européen des brevets (OEB) et qui a fait grand bruit dans les milieux de la finance. Elle est publiée conjointement par l'OEB et l'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle, déjà co-auteurs d’une série d'études au cours des dix dernières années. L’OEB a y évalué les liens entre les stratégies des start-up en matière de droits de propriété intellectuelle et les investissements en capital-risque. Il en ressort que la détention de brevets ou de marques est associée à une chance plus de deux fois supérieure aux autres de sortie réussie pour les investisseurs. Lorsque les start-up possèdent à la fois des brevets et des marques, la probabilité d'introduction en bourse ou d'acquisition est la plus élevée. Tous les secteurs économiques sont concernés. La détention de brevets et de marques européens est particulièrement cruciale pour les entreprises en phase de lancement. Celles qui possèdent une marque communautaire ont six fois plus de chances d'obtenir un financement, contre un peu plus de deux fois pour celles qui ne possèdent qu'une marque nationale. D'autre part, les brevets européens sont associés à une probabilité de financement précoce quelque cinq fois plus élevée, contre près de quatre fois pour les start-up qui ne possèdent que des brevets nationaux.

Malgré ces constats, l'Europe reste en retard par rapport à d'autres régions du monde, notamment les États-Unis, lorsqu'il s'agit de financer les start-up. Pour l’OEB, un moyen d'y parvenir est de rendre le système de propriété intellectuelle dans son ensemble plus accessible aux PME et aux jeunes entreprises innovantes. Le nouveau brevet unitaire, lancé en 2023, ouvre la voie aux entreprises de haute technologie pour qu'elles puissent se développer sur un marché beaucoup plus vaste.

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