GEM: 55 ans, ça se fête!

Véronique Kämpfen
Publié vendredi 19 septembre 2025
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#Groupement des entreprises multinationales Le Groupement des entreprises multinationales a fêté ses 55 ans.

Empêché par la pandémie de marquer son demi-siècle, le Groupement des entreprises multinationales (GEM), a décidé de rattraper cet anniversaire en beauté, ce mercredi, au Bâtiment des forces motrices. Le thème de la soirée «Un monde sans frontières: utopie ou réalité», a donné lieu à des débats de haut niveau. Un mot, l’agilité, est revenu dans la bouche de tous les orateurs. Selon François Rohrbach, président du GEM, c’est l’une des clés de réussite dans un monde troublé par les incertitudes géopolitiques et la guerre commerciale menée par les Etats-Unis. Il a mis en avant la force des entreprises multinationales romandes, ancrées localement et ouvertes sur le monde, rappelant que ces sociétés ne vivent pas en vase clos, mais génèrent au contraire un écosystème qui profite à l’ensemble de la région. 
Avec des droits de douane américains à 39%, l’intervention de Rahul Sahgal, directeur de la chambre de commerce Suisse-USA, était très attendue. Ces taxes concernent 10% des exportations suisses, les services, la pharma et l’or en étant actuellement exemptés. Il a souligné les forces de la Suisse, parmi lesquelles un droit du travail souple et le fait que de nombreuses entreprises suisses sont globalisées et produisent aux Etats-Unis pour le marché étasunien et en Chine pour le marché chinois. 
«Un monde sans frontières est une utopie totale, c’est même l’incarnation de l’utopie», s’est exclamé Hubert Védrine, ancien ministre français, en ouverture de son intervention. Il a rappelé que les frontières sont tant physiques, technologiques que fiscales et qu’il faut les gérer intelligemment. Il avance que la mondialisation continuera, mais reconfigurée. Face à une situation politique de plus en plus difficile pour les pays démocratiques, gangrénés par des prises de parole «hystériques», les entreprises tirent leur épingle du jeu grâce à leur agilité. Il rejoint ainsi les propos que Guy Parmelin, Conseiller fédéral, a adressé par vidéo à l’assemblée, enjoignant les entreprises à ne pas être «tétanisées». Il a souligné leur «capacité de résilience», indispensable pour faire face aux incertitudes et à la volatilité, «parties pour durer».  Delphine Bachmann, Conseillère d’Etat, a rappelé un fait fondamental: «le libre-échange a fondé notre prospérité et continue à le faire». L’ouverture a été sans conteste l’autre mot phare de la soirée, tout comme la responsabilité, au cœur du débat entre Jean Viard, sociologue, et Gilbert Ghostine, président de Sandoz. Ils ont conclu la soirée sur une note d’optimisme, les crises étant aussi de formidables accélérateurs d’innovation. 

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