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L’apprentissage, une voie de choix

Flavia Giovannelli Publié vendredi 20 septembre 2024

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La semaine dernière, les apprentis du monde entier ont brillé lors des Worldskills de Lyon, où les jeunes suisses se sont particulièrement distingués dans diverses disciplines. Avec quinze médailles, dont sept en or, la Suisse finit en tête des nations européennes. Pourtant, l’opinion publique, surtout à Genève, continue de valoriser davantage les parcours académiques. Il est temps de remettre en question ces idées reçues car de nombreuses études font la démonstration des multiples avantages de l’apprentissage, notamment en matière de débouchés. En intégrant rapidement le monde professionnel, les jeunes bénéficient d’une progression concrète qui se traduit par une rémunération croissante. De plus, les formations actuelles, diversifiées et flexibles, leur ouvrent de nombreuses options une fois leur diplôme obtenu: ils trouvent un emploi sans difficulté, le taux de chômage étant bien plus bas que dans d’autres catégories professionnelles. Certains choisissent de se mettre à leur compte ou de poursuivre leur formation. Dans un monde où les changements de métiers seront de plus en plus fréquents, cette agilité précoce est un atout précieux. Enfin, l’apprentissage permet de cotiser très tôt au deuxième pilier, ce qui se traduira aussi dans le montant de leur future rente. Si cet argument semble abstrait aux jeunes, il n’en est pas moins un avantage réel. La filière de l’apprentissage doit continuer à s’adapter. Les jeunes ont besoin d’un soutien constant tout au long de leur période de formation, afin d’éviter les abandons avant l’obtention du diplôme. De plus, chaque filière doit régulièrement mettre à jour ses objectifs métiers, pour intégrer les innovations du secteur et les attentes du marché. Les entreprises, quant à elles, doivent intensifier leurs efforts pour attirer les talents, en particulier dans des secteurs perçus comme difficiles. Moderniser leur image sans pour autant travestir la réalité est essentiel pour ne pas décourager les candidats. Enfin, il est bon d’être à l’écoute des aspirations des nouvelles générations, différentes de celles de leurs aînés, afin de prévenir des pénuries de main-d’œuvre. La force de l’apprentissage suisse réside dans son équilibre: les entreprises bénéficient rapidement d’un retour sur leur investissement tout en accompagnant une relève de qualité. Tandis que les apprentis, en gagnant en autonomie, se sentent prêts à assumer des responsabilités. C’est cette complémentarité qui fait le succès du système, à la condition de continuer à l’adapter avec intelligence.

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