L’intelligence artificielle pour faciliter la comptabilité

Les logiciels de GIT visent les petites et moyennes entreprises.
Les logiciels de GIT visent les petites et moyennes entreprises.
Pierre Cormon
Publié mardi 18 février 2025
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#Gestion L’entreprise genevoise GIT SA mise sur l’intelligence artificielle pour permettre à ses logiciels comptables de s’améliorer en permanence.

L’intelligence artificielle? «Voilà huit ans que nous l’avons intégrée dans notre logiciel IZI-CLICK», assure Mickaël Strazzeri, directeur informatique de GIT SA. «Sauf qu’on l’appelait autrement: apprentissage automatique ou machine learning

L’éditeur genevois de logiciels comptables veut maintenant aller plus loin. Il a lancé un projet de recherche en partenariat avec l’institut ICARE Research, à Sierre, et le soutien de l’agence Innosuisse. Objectif: permettre à son logiciel PEPPERMINT de trouver tout seul toutes les informations pertinentes sur une facture, de les saisir, de les transformer en écritures comptables et de s’améliorer en permanence sur la base de ses expériences.

GIT Business Services, créée en 1981, est spécialisée dans les logiciels comptables adaptés aux PME. Ses clients: des cabinets médicaux, des family office, des entreprises de négoce, des fiduciaires, etc. «Les plus petits sont des microentreprises, le plus gros emploie environ cent cinquante personnes», relève Mickaël Strazzeri. Certains clients possèdent des filiales à l’étranger, ce qui permet aux logiciels de GIT SA d’être utilisés dans plus de quatre-vingts pays. «Cela peut demander quelques réglages», remarque Lucie Tournadre, technicienne support. «Les Etats-Unis, par exemple, ne connaissent pas un système de TVA comparable au nôtre, mais nos logiciels sont suffisamment flexibles pour être facilement adaptés.»

De la flexibilité, il en faut également. Les factures peuvent en effet arriver sous diverses formes: papier, PDF, électronique, QR Facture. Leur mise en page et les informations qu’elles contiennent varient également. Le système comptable, lui, a toujours besoin des mêmes informations: date, émetteur, montant, numéro TVA, etc. «La facture d’un opérateur télécoms, par exemple, indique le nombre d’appels à l’étranger», remarque Mickaël Strazzeri. «Ce n’est pas utile pour le système comptable. Ce qui l’est, c’est leur coût.»

Jadis, c’était une personne qui cherchait dans toutes les données celles qu’il fallait saisir dans la comptabilité. C’est de plus en plus les machines qui s’en chargent. «Une facture arrive, on la scanne ou on la rentre dans le logiciel, qui récupère les données dont il a besoin et les saisit dans les champs correspondants, puis, à partir de là, enregistre une écriture comptable», résume Mickaël Strazzeri. La personne en charge de la comptabilité contrôle que tout est correct, puis valide. Sauf que… les factures se présentent de manière si diverse que le logiciel ne parvient pas toujours à trouver la donnée qu’il cherche. L’humain doit alors prendre le relais et lui indiquer où elle se trouve.

C’est là que l’intelligence artificielle entre en jeu. A partir du moment où une donnée a été validée, corrigée ou introduite manuellement, le logiciel intègre cette information, par apprentissage automatique. «S’il n’a pas trouvé la date et que vous la lui indiquez, la prochaine fois qu’il reçoit une facture similaire, il saura où aller la chercher», illustre Mickaël Strazzeri.

L'objectif du projet est d’améliorer encore le taux de reconnaissance. Pour cela, il faut à la fois une bonne connaissance du logiciel, des compétences pointues en comptabilité (dont GIT dispose à l’interne) et des compétences pointues en intelligence artificielle – dont dispose l’institut ICARE Research, lié à plusieurs entités publiques valaisannes.

Le plus grand défi? «Garantir la confidentialité des données», répond sans hésiter Mickaël Strazzeri. Chaque utilisateur entraîne le logiciel sans s’en rendre compte, en contrôlant les champs qu’il a remplis – ou non. Ces «leçons» doivent pouvoir être remontées afin d’améliorer le produit, sans que les données qui leurs sont associées ne prennent le même chemin. Le projet devrait durer quelques mois et implique une dizaine de personnes.

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