Après un burn-out, la réadaptation est privilégiée.
Pierre Cormon
Publié lundi 20 janvier 2025
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#Ressources humaines
L’assurance invalidité se concentre sur la prévention. La rente n’est pl.us qu’une solution de dernier recours.
Dès son entrée en vigueur, en 1960, la loi sur l’assurance invalidité a posé un principe: la réadaptation prime sur la rente. Autrement dit, ce n’est que lorsque toutes les autres solutions ont échoué que l’on doit accorder une rente d’invalidité.
Pendant longtemps, ce principe est resté un peu théorique, faute d’instruments pour le mettre en œuvre. Puis, au tournant du millénaire, la Suisse a enregistré une forte hausse des rentes d’invalidité. Au pic, en 2003, on accordait chaque année une nouvelle rente d’invalidité pour 265 habitants, toutes causes confondues – contre une pour 446 aujourd’hui. Des réformes ont permis d’inverser la tendance – les quatrième et cinquième révisions de l’AI, entrées en vigueur en 2004 et 2008. Elles ont notamment introduit des instruments permettant de favoriser le maintien en emploi ou le reclassement professionnel de personnes atteintes dans leur santé. Cela passe souvent par une aide financière.
L’effet de ces réformes a été immédiat. En une dizaine d’années, le taux de nouvelles rentes a été divisé par plus de deux (par rapport à la population). «Puis l’effet s’est essoufflé vers 2014», remarque Alain Python, responsable du service Adultes de l'Office de l’AI Vaud. Depuis, les cas sont de nouveau en hausse, malgré une nouvelle réforme en 2022, qui permet à l’AI d’intervenir avant même qu’une absence soit médicalement attestée. L’augmentation des rentes est essentiellement portée par les cas psychiques. On est toutefois loin du pic de 2003. Ces deux décennies ont profondément changé le travail de l’AI, même si le public n’en est pas toujours conscient. «Lors d’un premier contact, l’assuré commence parfois par dire: je n’ai pas envie d’être là, je ne veux pas devenir rentier», raconte Catherine Foglietta. «Je réponds: cela tombe bien, notre objectif est justement de vous aider à vous réinsérer pour éviter la rente.»
La rente, autrefois «produit-phare» de l’AI, n’est plus qu’une solution de dernier recours. «Le gros des efforts est mis sur la réadaptation», souligne Alain Python. En 2023, plus de 70 000 personnes ont déposé une demande à l’AI, près de 56 000 ont bénéficié de mesures de réadaptation, et un peu plus de 20 000 nouvelles rentes ont été accordées. Autrement dit, seul un peu plus d’une demande sur trois aboutit à l’octroi d’une rente – qui n’exclut pas forcément le maintien d’une activité lucrative à temps partiel.
Cette mue se constate notamment dans le panel de prestations proposés par l'Office de l’AI Vaud. Il a développé une offre de prévention à l’intention des employeurs qui dépasse les mesures prévues par la loi: séances de sensibilisation, brochure sur la santé mentale en entreprise, ligne téléphonique, check-up gratuits pour les entreprises du canton, notamment.
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