#Genève internationale La Fondation pour Genève a présenté le 5 mars, avec le Groupement des Entreprises Multinationales (GEM) et la FER Genève, les résultats de sa dernière étude sur l’impact du secteur international à Genève. Tour d’horizon.
«Genève a besoin de la Genève internationale», souligne d’emblée le directeur général de la FER Genève, Philippe Fleury, à l’occasion de la présentation de l’étude sur l’impact du secteur international à Genève. Son origine? «Le besoin d’obtenir des données», explique à son tour Marc Pictet, président de la Fondation pour Genève, auteure de l’étude en partenariat avec la Confédération, l’Etat de Genève, la Ville de Genève, la FER Genève et le Groupement des Entreprises Multinationales.
«Nous avons voulu unir nos efforts pour cette étude, qui est indépendante», poursuit-il. Les auteurs ne se sont pas limités aux données officielles, certes largement mobilisées. Afin de pallier le manque d’informations disponibles, ils ont également réalisé en 2023 une grande enquête conduite sous forme d’un questionnaire adressé aux employeurs et d’un autre adressé aux employés.
Dix ans après la dernière étude, les chiffres sont particulièrement éloquents. A elles seules, les activités internationales représentent près de 150000 emplois directs, soit 37% des emplois du canton, et contribuent à près de 50% de la valeur ajoutée.
De quoi parle-t-on? Aussi bien des organisations internationales (OI) et des entreprises multinationales que des organisations internationales non gouvernementales (OING) et des missions diplomatiques permanentes (MP) auprès des Nations unies.
Les multinationales, 32% des emplois du canton
Alors que les multinationales représentent 5,5% des établissements du canton, elles englobent 32% des emplois équivalent plein temps (EPT). La part des multinationales suisses est en augmentation, étant passée de 19% à 39% du total des établissements entre 2008 et 2019. Leur contribution directe à l’économie du canton s’est élevée à 21,2 milliards de francs en 2019, tandis que la contribution indirecte est en augmentation de 40% par rapport à 2008.
«La présence des multinationales est vitale pour Genève. Elle contribue à un véritable écosystème qui assure de multiples emplois et des recettes fiscales élevées sans compter les impacts indirects et induits». souligne François Rohrbach, président du GEM.
Quant au secteur international non marchand, il compte 8,5% des emplois dans le canton et représente 6,8% du PIB genevois. Par rapport à l’étude précédente, les emplois EPT dans le secteur non marchand ont augmenté de 46%.
Recettes fiscales non négligeables
Que rapporte le secteur international à l’Etat? Les recettes fiscales atteignent 2,34 milliards de francs par an, dont plus de 95% sont issues des entreprises multinationales. Les OI, MP et OING ne contribuent que marginalement aux revenus fiscaux (4,6% des recettes totales), leur masse salariale étant trois fois moindre que celle du secteur marchand, la majeure partie des OI et MP étant exonérée des impôts communaux, cantonaux et fédéraux.
«L’impact économique du secteur international est considérable en termes d’emploi, de valeur ajoutée ou de fiscalité. Notre prospérité ne serait pas la même autrement», résume Nathalie Fontanet, conseillère d’Etat en charge du département des finances, des ressources humaines et des relations extérieures (DF). Et de préciser que «les recettes fiscales ne bénéficient pas qu’au canton de Genève, mais à toute la Suisse, grâce à la péréquation intercantonale, à laquelle Genève est un très gros contributeur».
Sur la même longueur d’onde, Philippe Fleury parle d’un «dynamisme économique» et d’un «rayonnement engendré par le secteur international qui bénéficie à l’ensemble des entreprises et de la société».
Conditions cadre
La présence du secteur international à Genève dépend de la qualité des conditions cadre qui lui sont offertes, à savoir une fiscalité attractive, une politique d’accueil et un cadre de vie qualitatifs.
La forte demande actuelle sur le marché des logements représente un bémol, la faible disponibilité de logements vacants et les prix élevés représentant un frein à l’installation du personnel international dans la région. A ceci s’ajoutent la santé de l’économie mondiale et la concurrence accrue que se livrent certaines villes pour l’accueil des OI et des entreprises multinationales.
«Le secteur international bénéficie à la prospérité de notre canton, mais aussi au bien-être et à la stabilité du monde», souligne Nathalie Fontanet. «La Genève internationale, ce sont des actions concrètes pour changer la vie des gens. Elle est liée à l’avenir du multilatéralisme.»
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