Améliorer les flux migratoires: une urgence globale

Flavia Giovannelli
Publié le samedi 03 février 2024
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#Migration A Genève, une rencontre des représentants de cent cinquante-deux Etats a permis des échanges stimulants.

La quatorzième édition du Forum mondial sur la migration et le développement, qui s’est déroulée du 23 au 25 janvier 2024 à Genève, a constitué une plateforme de choix pour évaluer les défis pressants liés à la mobilité des personnes. Face aux changements climatiques, aux multiples conflits et aux dynamiques économiques et, surtout, démographiques, jamais la pression migratoire n’a été aussi vive. Les discussions de ce forum ont mis l’accent sur les bonnes pratiques et les stratégies anticipatives pour améliorer ces flux.

Le forum, en tant qu’enceinte unique de dialogue multilatéral, n’a pas donné lieu à une déclaration finale ni à d’autres engagements contraignants pour les Etats participants. Les mille délégués, représentant des gouvernements, la société civile et le secteur privé, ont pu mener des réflexions approfondies, chacun cherchant à faire entendre la position de son secteur.

Stéphanie Winet, responsable de l’engagement des parties prenantes à l’Organisation internationale des employeurs (OIE) – la faîtière mondiale du patronat – a rappellé le contexte: «Initialement, ce forum se déroulait dans le cadre onusien à New York, mais, depuis 2007, la manifestation est sortie des murs de l’ONU afin de permettre plus de flexibilité et moins de contraintes protocolaires. L’organisation représentant les milieux des employeurs a pu participer à l’élaboration du programme et attirer l’attention sur les préoccupations de nos membres, notamment sur les besoins des entreprises en termes d’emplois et de voies migratoires pour attirer les talents».

Risques et chances

La participation de soixante représentants du secteur privé venant des cinq continents s’est concentrée sur trois axes prioritaires pour les employeurs, comme l’explique Stéphanie Winet. Premièrement, il s’est agi d’identifier avec davantage de précision les pénuries de main-d’œuvre et de communiquer les besoins en la matière aux Etats, afin de les encourager à formuler des politiques migratoires qui répondent aux demandes du marché du travail.

Ensuite, le forum a cherché à promouvoir les bonnes pratiques en matière de recrutement éthique et responsable. Il existe encore trop de dérives dans certains Etats, soit sous la forme de taxes prélevées auprès des travailleurs quittant le pays, soit par la présence d’intermédiaires douteux.

Enfin, les participants du secteur privé ont appelé les gouvernements à harmoniser la reconnaissance de diplômes, afin de faciliter le recrutement de talents étrangers. La contribution constructive des employeurs a également mis l’accent sur le besoin de changement de narratifs nécessaires pour contrer les perceptions et fausses informations.

Cette réunion a conclu la présidence de la France du Forum mondial de la migration et du développement, laissant la place à la Colombie. Depuis le 1er juillet 2022, la France a souhaité explorer davantage les effets du changements climatiques sur les déplacements humains et mieux mettre en valeur le patrimoine culturel acquis. La rencontre conclusive à Genève s’est déroulée dans une atmosphère constructive et sereine, un signal positif pour l’avenir.

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