Recyclage des panneaux solaires: se préparer à la vague
Il faut à tout prix éviter les décharges de panneaux solaires usagés.
Flavia Giovannelli
Publié jeudi 19 juin 2025
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#Déchets
En 2025, entre huit cents et mille tonnes de modules photovoltaïques arriveront en fin de vie en Suisse.
C’est surtout d’ici à une dizaine d’années que les volumes s’annoncent impressionnants: ils pourraient atteindre septante mille tonnes, selon une étude de la Fachhochschule de Berne. Pour l’instant, la Suisse s’appuie sur un système de recyclage structuré pour la prise en charge des panneaux arrivant en fin de vie. À Zurich, SENS eRecycling, une fondation à but non lucratif, a pour mission la récupération d’un maximum de matières premières - et l’élimination des polluants - provenant de sources lumineuses, d’appareils électriques et électroniques, de batteries automobiles et industrielles et de modules photovoltaïques.
Depuis 2013, la fondation a conclu un partenariat exclusif avec Swissolar pour un recyclage durable, reposant sur une responsabilité partagée. Lors de l’achat d’une installation, les propriétaires s’acquittent d’une taxe anticipée de recyclage destinée à financer ultérieurement la collecte, le transport et le traitement des modules. En retour, fabricants et importateurs s’engagent à reprendre les équipements usagés. «Cette approche garantit que les matériaux précieux comme le verre, l’aluminium ou le silicium soient récupérés et réintégrés dans l’économie circulaire», explique Nando Erne, responsable communication chez SENS eRecycling.
En Suisse, il existe près de sept cents centres de collecte répartis sur l’ensemble du territoire: le client peut s’y rendre pour y déposer les modules usagés, à partir de dix unités. «Nous travaillons avec des partenaires de confiance, qui peuvent aussi intervenir selon les modalités des clients», ajoute Nando Erne. Les panneaux sont triés et préparés dans des usines spécialisées en vue d’être transférés vers des installations de traitement. Actuellement, les infrastructures de recyclage sont presque toutes situées en France et en Allemagne. «La technologie existe en Suisse, mais les volumes actuels ne justifient pas encore la création d’une filière nationale rentable», souligne Nando Erne. Une situation amenée à se transformer dans la prochaine décennie. Certains acteurs suisses, tels que KWB et Swiss PV Circle, misent déjà sur la réutilisation et la relocalisation du recyclage. Des installations robustes sont en projet ou en construction. Le recyclage des panneaux solaires est donc non seulement possible, mais en pleine structuration. Reste à anticiper la montée en charge afin que la vague verte ne se transforme pas en tsunami de déchets.
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