#Bonnes pratiques Les intelligences artificielles génératives peuvent être très efficaces, mais il faut respecter certaines règles pour en tirer profit.
Les intelligences artificielles (IA) génératives, comme ChatGPT ou Open Assistant, produisent des textes, des codes informatiques et des images selon les instructions qu’on leur donne en langage naturel. Encore faut-il savoir les utiliser.
Des conseils en ce sens ont été donnés lors d’un événement et d’une formation sur le sujet, qui ont été organisés le 3 et le 30 mai par la FER Genève, Heidi.news et la fondation impactIA.
1. Ne confiez pas aux IA ce que vous faites déjà bien
«Confiez aux intelligences artificielles génératives des tâches que vous devez faire, mais dans lesquelles vous n’êtes pas très bons», conseille Timothy O’Hear, cofondateur d’impactIA, une fondation qui cherche à orienter l’utilisation de l’intelligence artificielle vers le bien commun. Car dans votre domaine d’excellence, il y a de bonnes chances que vous soyez meilleur qu’elles.
Entreprise romande a mis en ligne un éditorial maison et un éditorial écrit par ChatGPT sur le même sujet, sans dire lequel avait été produit par qui. Cent pour cent des internautes ont préféré l’éditorial maison.
2. Ne cherchez pas des informations, mais des idées
N’utilisez pas ChatGPT ou Open Assistant pour trouver des informations. Ces outils ne sont en effet pas conçus pour être exacts, mais pour deviner quel mot a le plus de probabilité de suivre quel autre. Si vous demandez à ChatGPT dans quel pays est née l’épouse de Boris Johnson, ancien premier ministre britannique, il répondra «Marina Wheeler est née au Royaume-Uni», car il s’agit de la suite de caractères la plus probable. Marina Wheeler est en fait née en Allemagne et a divorcé de Boris Johnson. Si vous demandez à une IA générative de citer des jurisprudences sur un problème de droit ou des articles scientifiques sur tel ou tel thème, il peut également les inventer de toutes pièces.
Les IA sont en revanche performantes lorsqu’il s’agit de fournir des idées ou de mettre en forme les vôtres. Vous pouvez par exemple leur demander d’écrire un e-mail pour un client mécontent, en lui fournissant les éléments de réponse et le ton à adopter. Ou des idées de slogan décalées pour lancer un produit destiné aux jeunes amateurs de sports extrêmes.
ChatGPT est également très bon pour écrire des codes informatiques.
3. Restez critiques face au résultat
«Ne confiez aux intelligences artificielles génératives que des tâches dont vous êtes en mesure de juger le résultat», préconise Timothy O’Hear. On peut par exemple leur demander d’imaginer un slogan ou de générer une image. Il serait en revanche imprudent de leur demander une analyse juridique, à moins d’avoir les connaissances nécessaires pour juger de sa pertinence. «ChatGPT, c’est un peu comme d’avoir cent stagiaires», résume Timothy O’Hear. On peut lui confier de nombreuses tâches, mais il faut contrôler le résultat.
4. Fournissez un maximum de contexte à l’IA
Quand vous demandez, par exemple, des idées pour nommer un nouveau restaurant à OpenAssistant ou à ChatGPT, fournissez-lui un maximum de contexte. Indiquez par exemple quelle clientèle il vise, quel type de cuisine il propose, à qui il appartient, quelle surface il a, s’il pratique également la vente à l’emporter, etc. «Le résultat sera d’autant plus adapté», remarque Laura Tocmacov, cofondatrice et CEO d’ImpactIA.
On peut aussi demander à l’IA de se mettre dans la peau d’un publicitaire de talent, d’un esprit créatif ou non conventionnel.
5. Apprenez à parler à l’IA
La manière dont vous vous adressez à une IA peut influencer la réponse qu’elle vous donne. Si vous posez une question mathématique à ChatGPT, il ne se mettra pas forcément en quatre pour trouver une réponse. Si en revanche vous lui dites qu’il est professeur de mathématique, que vous le suppliez ou le menacez, il se montrera beaucoup plus constructif.
Il répond en effet aux questions par la suite de mots qu’il juge la plus probable dans le contexte. Et le contexte n’est pas le même si on lui indique ou non qu’il doit se mettre dans la peau d’un professeur de mathématiques, d’une personne de qui l’on implore quelque chose ou que l’on menace.
On peut également lui demander de suivre une structure préétablie, comme un sommaire, ou de décomposer son raisonnement. «Cela permet de contrecarrer sa tendance à sauter sur la réponse la plus évidente», explique Timothy O’Hear.
«La manière de parler à une IA a une telle influence que l’on a vu récemment apparaître l’appellation de prompt engineer pour désigner des spécialistes qui savent particulièrement bien dialoguer avec les IA», remarque Laura Tocmacov (prompt désigne l’instruction qu’on donne à une IA générative). Des sites peuvent aider à générer des prompts efficaces, particulièrement pour les images, pour lesquelles l’exercice est plus difficile. C’est notamment le cas de PromptHero, Lexica.art ou imagetoprompt.
6. Demandez-lui d’affiner ses résultats
Les IA ne produisent que rarement le meilleur résultat du premier coup. On peut leur demander d’affiner: «raccourcis le texte», «adopte un ton moins formel», «explique mieux tel concept». Plus on répète, plus on augmente ses chances d’obtenir un résultat satisfaisant.
7. Privilégiez l’anglais
Les intelligences artificielles sont entraînées sur des masses considérables de textes, dont la plus grande partie est rédigée en anglais. Elles sont donc plus performantes dans cette langue.
Vous ne la maîtrisez pas bien? Pas de problème. Vous pouvez formuler vos instructions dans votre langue de prédilection et les traduire à l’aide d’un outil de traduction de type DeepL (qui est aussi une intelligence artificielle générative). Les résultats sont généralement très bons.
Une nouvelle formation d’une journée sur les intelligences artificielles génératives se tiendra le 19 septembre. Voir www.fer-ge.ch > Formations et événements > Consulter les formations > Comprendre et utiliser les intelligences artificielles génératives
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