Vincent Bujard, président de la FAI et François Baud, président de la commission FAI de la transition énergétique, se prêtent à l'exercice de l'interview sur les nouveaux défis environnementaux de leurs métiers. A la pointe des changements qu’ils cherchent à favoriser à travers la formation continue, ils sont très attentifs aux défis qui se présentent. L’un et l’autre ont eu il y a longtemps une prise de conscience dictée par des préoccupations environnementales. Ils admettent qu’elle implique de revoir complètement certains acquis. «Quand je suis sorti de l’Ecole polytechnique fédérale, personne ne nous rendait attentifs aux coûts cachés, soit ceux qui sont payés par un environnement qui se dégrade, en partie à cause des méthodes de conception utilisées. Nous étions sensibilisés aux dépenses liées au prix du travail, mais pas à celui des matériaux eux-mêmes, qui étaient facilement disponibles», explique Vincent Bujard. Or, aujourd’hui, la situation s’inverse. «Les salaires suisses ne sont plus aussi élevés en comparaison de ceux offerts à l’étranger, alors que le prix des fournitures grimpe et que leur impact sur notre environnement est de plus en plus pris en compte, via le bilan carbone notamment», poursuit-il. Ce constat entraîne le fait que les pratiques commencent à mieux intégrer les considérations financières et environnementales. L’ensemble de la profession devient ainsi plus attentive à éviter les gaspillages, quitte à passer davantage de temps à trouver des solutions. L’important, désormais, est que l’ouvrage résiste au temps. Les architectes sont encouragés à penser en amont à son cycle de vie complet - conception, transformations, déconstruction. Les futures générations subiront moins de désagréments. Pour les professionnels, il est tout aussi important de pouvoir compter sur des incitations de l’Etat, qui permettent de favoriser les efforts effectués sur des chantiers exemplaires. «Nous considérons qu’il s’agit d’une chance pour nos métiers: il est plus motivant pour les jeunes d’être poussés à réfléchir à des solutions créatives plutôt que d’appliquer des principes formatés et rapidement obsolètes. Surtout au vu des nouveaux enjeux qui les concernent», conclut François Baud.
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