«Redonner du pouvoir d’achat»

Le regain de pouvoir d’achat des ménages entraîne une augmentation de l'activité économique..
Le regain de pouvoir d’achat des ménages entraîne une augmentation de l'activité économique..
Propos recueillis par Catherine Lance Pasquier
Publié vendredi 01 novembre 2024
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#Impôts Pour Ivan Slatkine, président de la FER Genève, la baisse d’impôt soumise à votation redonnera du pouvoir d’achat. Interview.

Genève votera le 24 novembre sur une nouvelle réforme fiscale. Encore une, serait-on tenté de dire?

Il est vrai que les Suisses, et en particulier les Genevois, ont souvent été appelés aux urnes sur cette thématique ces derniers mois. C’était souvent en lien avec la fiscalité des entreprises. Dans le cas présent, on s’intéresse aux citoyens contribuables, comme vous et moi.

Pourquoi cette réforme?

Parce que si Genève est particulièrement généreux avec les plus bas revenus – un tiers des contribuables ne paient pas d’impôt –, il l’est nettement moins avec les classes moyenne et supérieure. Avec ce projet, il s’agit en priorité d’alléger la facture fiscale de ceux qui n’ont juste pas accès aux différentes aides (logement, assurance maladie, etc.) et qui ont besoin qu’on leur redonne du pouvoir d’achat. Le projet a également pour objectif plus global de redonner de l’attractivité fiscale au canton.

Comment le projet s’articule-t-il?

Le nouveau barème réduit les taux d’imposition de manière plus forte pour les revenus peu élevés et moyens que pour les revenus élevés. Cette modification induit ainsi une baisse d’impôt pouvant atteindre 11,4% pour la classe moyenne, cette baisse diminuant ensuite progressivement pour tendre vers 5,3% pour les plus hauts revenus. La baisse moyenne est estimée à 8,7%.

Prenons l’exemple d’un contribuable célibataire dont le revenu imposable se situe entre 38600 et 122000 francs et d’un contribuable marié dont le revenu imposable se situe entre 77200 et 244000 francs: ces catégories de contribuables bénéficieraient d’une diminution de l’impôt cantonal et communal sur le revenu d’au moins 10%.

Cela change-t-il quelque chose pour ceux qui ne paient pas d’impôt?

Non. Le seuil d’entrée dans l’impôt, très élevé à Genève, reste inchangé.

Combien cette réforme coûtera-t-elle?

L’estimation est de 326 millions de francs pour le canton et de 108 millions pour les communes. Après trois années bénéficiaires de suite, c’est le moment idéal pour procéder à un tel réajustement. Les prestations de l’Etat n’en pâtiront pas et les citoyens pourront bénéficier de la bonne santé du canton, en voyant leur facture fiscale s’alléger. La situation est également bonne et saine du côté des communes, qui ont réalisé un excédent de 350 millions de francs en 2023.

On peut également souligner que les précédentes réformes fiscales ont démontré que des baisses d’impôts peuvent stimuler la consommation et accroître les recettes fiscales à long terme. Cela s’explique par une augmentation de l'activité économique locale, qui découle du regain de pouvoir d’achat des ménages. Les personnes à hauts revenus, qui contribuent fortement aux rentrées fiscales, sont aussi encouragés à rester à Genève. Ainsi, loin de créer un manque à gagner, ces baisses d'impôts permettent souvent de relancer la dynamique économique, stimulant la consommation et les investissements. En cas d'acceptation par le peuple, l’entrée en vigueur de la réforme fiscale devrait intervenir le 1er janvier 2025.

Plus d’informations: www.baisse-impots-oui.ch

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