Encourageant un apprentissage bilingue en français et en anglais, l’Institut International de Lancy est l’une des plus anciennes écoles privées du canton de Genève. Elle attire plus de mille cinq cents élèves venus de tous horizons, qui profitent d’un excellent cadre et d’infrastructures de pointe favorisant la pratique d’activités innovantes, sportives ou artistiques. Monique Roiné, directrice générale, nous en dit plus sur le quotidien et sur l’anniversaire qui vient d’être célébré.
L’Institut International de Lancy a-t-il toujours été laïc?
Non. Il a été fondé en 1903 par les sœurs de Saint-Joseph, sous le nom de Pensionnat Marie-Thérèse. Les photographies des jeunes filles élèves de cette époque sont toujours accrochées sur les murs du couloir de l’Institut: c’est un souvenir qui nous est cher, et nous voulons rester fidèles aux valeurs de cette époque. Notre école s’est néanmoins adaptée à l’évolution de la société: elle est devenue mixte et le principe de laïcité y a été admis en 1998. Nous avons ouvert une section en anglais depuis 2001. Aujourd’hui, je suis fière que notre école atteigne cent vingt ans d’existence!
Vous avez mis en place un programme anti-harcèlement: une valeur éducative avant-gardiste qui fait sens?
Nous avons mis en place en 2021 le programme contre le harcèlement dans les écoles primaires KiVa, développé par l’Université de Turku, en Finlande. Il est unique en Suisse et se fonde sur une triple approche: avant, pendant, après. Tous les élèves des degrés élémentaires et secondaires bénéficient de cours préventifs, progressifs en fonction de l’âge, car la tolérance, l’ouverture et les bonnes pratiques doivent être apprises dès que possible. Nous introduisons ensuite progressivement la prise en compte des risques liés au cyberharcèlement. Le processus est le plus complet possible, car nous sensibilisons également l’ensemble du personnel aux actions à entreprendre face à ce genre de cas. Nous avons enfin des procédures pour traiter les cas qui surviendraient.
Votre école est-elle à l’abri de ces risques?
Aucun établissement scolaire ne l’est: c’est un phénomène de société contre lequel nous devons nous prémunir. Nous avons ainsi choisi de ne pas attendre qu’il y ait un problème pour le traiter. Cette approche globale a aussi séduit d’autres écoles, qui nous approchent pour l’adopter elles aussi et qui sollicitent notre expertise, puisque nous sommes formateurs officiels et détenteurs de la licence KiVa.
Vous attachez de l'importance à l'enseignement des matières technologiques de pointe. Pourquoi?
Nous sommes fiers d’être considérés comme l’une des écoles les plus innovantes. Nous avons fait le choix d’intégrer les nouvelles technologies depuis plus d’une décennie et nous avons investi dans des équipements de pointe. L’enseignement est orienté pour stimuler la créativité des élèves, notamment grâce aux laboratoires STEAM (sciences, technologie, engineering, arts et mathématiques). Cette approche interdisciplinaire offre aux élèves de multiples possibilités de mener des projets personnels. Cela permet d’appréhender les apprentissages de manière différente.
Vous avez fêté les 120 ans de l’Institut le 29 septembre. Qu’avez-vous organisé?
Une belle soirée! Nous sommes ravis d’avoir fêté cet anniversaire avec tous ceux qui ont et qui œuvrent encore à sa prospérité. Cet événement nous a permis de nous remémorer l’histoire de notre institut avec nos partenaires, nos collaborateurs et nos anciens élèves, réunis pour l’occasion. Entre les discours, petits et grands ont pu montrer la vaste palette de talents présents à l’Institut en enchaînant performances musicales et théâtrales de bon niveau. Nous avons également abordé le futur. A quoi ressemblera notre école dans cent vingt ans? La façon dont nos élèves ont mis en scène l’intelligence artificielle pour clore la cérémonie n’aura pas manqué d’interpeller le public et je suis convaincue que nous parlerons encore de l’Institut à ce moment-là.
Quelles sont vos priorités en termes de management?
J’ai la chance d’être entourée de personnes très compétentes à qui je laisse le soin de mettre à profit leur expertise au service de l’Institut. J’adopte cette même approche avec les élèves, encouragés à prendre des initiatives, notamment dans le domaine de la solidarité, une des valeurs de notre établissement depuis sa création. Je suis particulièrement fière du projet «Cuisiner et réussir ensemble», que nous devons à Ines, Noemi, Julia et Elisa qui, interpellées par le nombre de sans-abris à Genève, ont eu l’idée de confectionner pour eux des repas et de les leur distribuer . Nous les avons accompagnées pendant plusieurs mois dans ce projet et les avons aidées à résoudre certains problèmes, notamment logistiques. Un samedi de mai 2022, le projet s’est concrétisé. Depuis, une à deux fois par mois, élèves, employés et parents se retrouvent pour cuisiner plus de cent repas à l’école et les distribuer aux personnes dans le besoin à Genève. Ce projet a fédéré toute notre communauté. Il nous rappelle que chacun peut faire la différence et contribuer à la construction d’un monde meilleur.
Comment voyez-vous l’avenir de l'Institut?
Nous continuerons d’évoluer, ce qui signifie adapter nos enseignements aux besoins de la société. Nous avons lancé la construction d’un quatrième bâtiment, après de premières extensions en 2010, puis en 2017. Il ne s’agit pas de créer davantage de salles de cours, mais d’offrir un environnement de travail plus agréable pour combiner apprentissages et développement personnel.
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