A l’Ecole 42, environ 50% des étudiants sont engagés après leur stage
Steven Kakon
Publié vendredi 15 novembre 2024
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#Informatique L'Ecole 42 forme des professionnels dans le secteur informatique.
Cinq cent cinquante étudiants pour cinq cent cinquante enseignants: voilà comment Alessandro Rui, co-fondateur de l’Ecole 42 à Renens, décrit en quelques mots le fonctionnement unique de cette institution. Fondée en 2021 et entièrement gratuite1, l’Ecole 42 «ne forme pas des diplômés, mais des professionnels compétents dans le domaine de l’informatique», souligne-t-il. Parmi les étudiants, 17% proviennent de Genève et 80% de l’ensemble de la Suisse romande.
L’approche pédagogique de l’Ecole 42 repose sur le peer-to-peer, une méthode pensée pour ceux à qui le système d’enseignement traditionnel ne convient pas. «Chaque étudiant est encouragé à faire un pas vers ses camarades pour progresser dans ses projets», explique Alessandro Rui. L’accès aux niveaux de progression de chacun sur les écrans facilite cette interaction: les étudiants peuvent identifier rapidement leurs pairs à qui poser des questions. L’aménagement des espaces de travail a également été pensé pour encourager ces échanges: les écrans sont espacés pour permettre des discussions diagonales, sans voisins directs pour minimiser les distractions.
Pas de professeurs
Même en l’absence de professeurs, les exigences restent élevées. Sans horaire fixe, chaque étudiant avance à son propre rythme. Dans le tronc commun, généralement accompli en douze à dix-huit mois, ils doivent valider vingt projets avec des délais précis. Un stage de six mois en entreprise suit ce parcours initial, et «50% des étudiants sont embauchés à l’issue de ce stage», se félicite Alessandro Rui. Ils se dirigent principalement vers des métiers en codage, en cybersécurité, en machine learning, en développement web.
Les examens hebdomadaires, évalués par une machine pour une impartialité totale, sont une autre illustration du niveau d’exigence. «C’est du code, donc c’est juste ou c’est faux», précise Alessandro Rui. La spécialisation, plus flexible, se déroule entre dix-huit et trente-six mois et peut s’effectuer sur d’autres campus parmi les cinquante-quatre que compte le réseau mondial de l’École 42, avec une ouverture prévue à Zurich. Seule limite: la reconnaissance officielle de cette formation reste européenne, avec des équivalences de type Professional Bachelor et Professional Master.
Sélection rigoureuse
Le caractère gratuit de la formation attire de nombreux candidats: en 2023, 10 700 personnes ont postulé, mais seules 2445 ont passé le test d’entrée de deux heures, conçu pour évaluer les capacités mémorielles et algorithmiques. À l’issue de cette première sélection, 1069 candidats ont accédé à la «piscine»: vingt-six jours d’immersion pratique intense, étape déterminante et sélective avant le début de la formation.
À l’instar d’autres domaines de sciences dures, les femmes sont sous-représentées (17%) à l’École 42, mais «pas plus que dans d’autres formations similaires», note Alessandro Rui. «Nous restons en-deçà de notre objectif de 30% d’étudiantes», admet-il. Pour inverser cette tendance, l’école a adopté l’écriture inclusive dans ses communications et propose aux femmes de passer le test de sélection sur place pour les encourager.
L’École 42 se positionne comme un acteur de la lutte contre la pénurie d’informaticiens en Suisse. Selon Alessandro Rui, les entreprises doivent «élargir leurs critères de recrutement pour inclure les jeunes, les personnes avec peu d’expérience, les seniors, voire les retraités».
1 Entièrement financée par des dons de fondations et d’entreprises, l’École 42 bénéficie du soutien de partenaires conscients de l’importance de relever le défi de la pénurie d’informaticiens en Suisse.
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