Flavia Giovannelli Publié vendredi 01 décembre 2023
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Avec leur obstination, les climatosceptiques semblent déconnectés de la réalité. En effet, la question environnementale est une des principales préoccupations de la population suisse, comme le montrent toutes les récentes enquêtes à ce sujet. Il semble que les Verts aient perdu le monopole de cette cause, comme l’indique le recul indéniable de la fameuse vague qui les avait amenés en nombre au parlement fédéral en 2019. Alors que le Conseil fédéral a esquissé les grandes lignes de son projet de révision de la loi sur le CO2 pour les années 2025 à 2030, il est intéressant de saisir certaines subtilités dans la perception des questions écologiques. Une étude menée par la RTS1 l’été dernier permettait de prédire ce qui allait se passer. En examinant les différentes initiatives vertes déposées lors de la dernière législature, les résultats ont montré que celles-ci n’ont pas obtenu plus de succès que d’autres projets. De plus, lorsqu’elles ont abouti, c’est souvent parce qu’elles émanaient de milieux connus pour chercher des compromis, tels que les centristes, plutôt que des Verts. Il n’est donc pas étonnant de constater que ce parti a perdu de son attrait. Pour revenir au futur et aux enseignements à en tirer, nous voyons que le Conseil fédéral, sans changer ses objectifs de réduction de moitié des gaz à effet de serre, adopte une approche prudente. Son projet actuel ne s’appuie que sur les instruments existants et ne prévoit pas de nouvelles taxes. Cette politique des petits pas a pour le moment recueilli le soutien des parlementaires. Elle nous semble judicieuse au vu du contexte, pour éviter d’autres échecs comme celui de la première votation sur la loi CO2.
Cela vaut également pour d’autres défis qui nous attendent et pour aborder sereinement toute question de développement durable. Alors que Genève vit sa première Semaine du climat2, il est important de se rappeler qu’il existe des solutions à notre portée, qui ne misent pas nécessairement sur une décroissance, mais plutôt sur l’innovation. Le fait qu’il manque encore cruellement de bras et de cerveaux verts doit devenir une piste de réflexion. Nous devons progresser dans l’art d’être efficace et rassembleur pour obtenir des résultats, sans pécher par idéalisme.
2La première Semaine du climat de Genève se déroule du 22 novembre au 3 décembre. L’initiative de la Ville de Genève se veut concomitante à la 28ème COP qui se déroule à Dubai.
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