Dans ses prévisions économiques publiées cet été, la Banque centrale européenne se voulait particulièrement prudente. Dans la zone euro, principal partenaire économique de la Suisse, les choses s’arrangent un peu moins vite qu’espéré. Les 0,9% de croissance réelle attendus cette année montrent que l’effet reprise post-covid tend à s’estomper. Pour atteindre 1,5% l’an prochain et 1,6% en 2025, l’élan économique se nourrira de facteurs fragiles. Durant cette période, l’inflation devrait freiner de 5,4% à 2,2%. «La guerre de la Russie contre l’Ukraine demeure un risque à la hausse significatif pour les perspectives d’inflation, car elle pourrait de nouveau entraîner une hausse des coûts de l’énergie et des produits alimentaires», avertissent les experts de Francfort. Ils notent aussi que la hausse des prix fait de la résistance dans sa composante interne au sein de la zone euro, notamment dans le secteur des services, selon l’indice Supercore. En dépit d’une certaine reprise dans le secteur automobile, le secteur industriel est globalement à la peine, à cause de problèmes de recrutement et de hausses de rémunération, les soucis d’approvisionnement se résorbant progressivement. En général et en termes réels, les fiches de paie ne seront toutefois pas à leur niveau de 2019 avant 2025. «Les profils d’évolution historique suggèrent que la faiblesse du secteur manufacturier pourrait se propager au secteur des services au cours des prochains mois. La politique monétaire exerce un effet plus fort et plus rapide sur le secteur manufacturier que sur les services.»
Voie étroite
Dans l’économie européenne, on constate que l’activité a permis de réduire les arriérés de commandes, mais il manque un petit coup d’accélérateur supplémentaire. Certes, près d’un million de nouveaux emplois ont été créés au premier trimestre 2023, le nombre d’heures travaillées est en progrès, sans avoir rejoint son niveau d’avant-covid. Simultanément, l’investissement des entreprises et l’immobilier pâtissent des taux relativement élevés. «Les consommateurs ont également été moins enclins à effectuer de gros achats et les données tirées d’enquêtes laissent penser qu’une part croissante des ménages ayant contracté des prêts à taux variables devrait rencontrer des difficultés pour respecter les échéances de remboursements des prêts.» La Banque centrale européenne qualifie de «chemin très étroit» l’évolution de sa politique monétaire en fonction de ses propres objectifs d’ici à 2025
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