Le Black Friday vient de s’achever. Plus d’un tiers des consommateurs en Suisse en auront profité pour faire leurs cadeaux de Noël. Un bon point pour les commerçants? Pas forcément. Même s’ils triplent leurs ventes ce jour-là, ils le font avec des marges au plancher. Les achats baissent dans les semaines qui précèdent cet événement et ils diminuent d’autant avant les fêtes. Les clients sont-ils gagnants? Pas forcément. Certes, ils peuvent acheter un produit moins cher, mais ils ont aussi tendance à acheter plus. En cause, la rareté de l’offre. Des études psychologiques montrent que nous jugeons que les choses rares sont forcément exclusives. On a donc tendance à se ruer dessus. Réussir à mettre la main sur un bien «rare» nous donne des shots de dopamine, hormone du plaisir, très addictive. La psychologie a encore montré que, confrontés à des pénuries de ressources essentielles, comme l’eau ou l’alimentation, nous devenons agressifs. Notre cerveau développera le même comportement face à une soi-disant pénurie, comme celle générée par des soldes, qui se basent sur une présumée rareté. Cette agressivité est palpable tant en magasin qu’au travers d’actions publicitaires en ligne. Résultat: après le Black Friday ou autres soldes, on se retrouve souvent avec des achats compulsifs dont on ne comprend plus très bien l’attrait une fois l’effervescence de la «bonne affaire» retombée. Frustration, achats inutiles, budget en berne, commerçants étranglés par des marges trop faibles sont autant de conséquences négatives de cette frénésie de consommation, sans parler de l’impact environnemental.
Certains commerçants ont décidé de ne pas participer à ces actions coup de poing et préfèrent communiquer sur une politique de prix justes tout au long de l’année. D’autres offrent à leurs meilleurs clients des moments privilégiés, qui représentent une vraie exclusivité. On entend aussi des voix s’élever pour arrêter d’importer des traditions d’autres pays et se consacrer sur des événements locaux, qui font davantage sens et qui résonnent de manière positive et originale. Du côté des consommateurs, la recette pourrait être de se rappeler qu’il vaut mieux acheter moins, mais de meilleure qualité. A terme, votre portemonnaie et l’environnement vous en seront reconnaissants. Acheter local est gagnant. Les commerces genevois sont là pour vous accueillir et pour vous guider, avec professionnalisme et compétence, comme en témoignent les Prix du commerce récemment décernés.
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