Des pensées, sans compter

Thierry Oppikofer.
Thierry Oppikofer.
Vincent Malaguti
Publié vendredi 17 février 2023
Lien copié

#Média «Le marché immobilier touche tout le monde.»

Deux choses frappent d’emblée chez Thierry Oppikofer. La première, son goût pour le mot juste. La seconde, sa vitesse d’élocution. Le Genevois, rédacteur en chef du Journal de l’immobilier, parle beaucoup. Il est parfois difficile le couper. Le journaliste bascule d’un sujet à l’autre avec une facilité déconcertante.

C’est peut-être le fruit de quarante ans de métier, mais avant tout d’une grande curiosité. Cette qualité, il la tient en partie de son amitié avec Philippe Bouvard. La première rencontre entre les deux hommes remonte aux années 1970. Thierry Oppikofer lit Un oursin dans le caviar, écrit par l’emblématique journaliste français. Il décide alors de lui écrire pour avoir des conseils sur le métier. Les échanges n’ont jamais cessé.

La référence du journalisme immobilier

Il débute en 1978 au journal La Suisse. «L’avenir de la presse semblait radieux dans ces années-là. La presse embauchait à tour de bras», se remémore-t-il. A cette époque, le mur de Berlin est encore debout. «Je me souviens avoir écrit mon premier éditorial sur la politique étrangère à 21 ans. Il m’arrivait aussi de faire une dizaine de papiers dans la journée», poursuit-il.

C’est dans ce cadre qu’il rencontre un journaliste qui le marquera, Jean-Yves Dumont, son maître de stage. Par la suite, il écrit pour plusieurs titres (Le Matin, L’Express). Il passe trois ans au Palais fédéral comme correspondant parlementaire. Anecdote peu connue: le Carougeois d’origine fut aussi une plume du journal L’Ordre Professionnel, ancien titre d’Entreprise Romande, et délégué à l’information de l’Union des associations patronales genevoises (UAPG) de mars 1980 à février 1983.

Un étonnant coup du destin

Sa marque journalistique: mêler humain et local. Cette approche l’amène à se lancer dans la presse immobilière, dans les années 1990, avant de fonder plusieurs médias en lien avec l’immobilier (Tout l’Immobilier, Prestige immobilier). «C’est un domaine qui touche tout le monde. Et j’avais envie de montrer la réalité du marché de l’immobilier, des employés aux patrons, et de parler des thématiques qui touchent ce milieu», explique-t-il. Il est aussi devenu président de la Fédération Cobaty à Paris en 2016. Depuis septembre 2021, il est à la tête du Journal de l’Immobilier. Sa création est le fruit d’une alliance avec Le Temps, qui détient 65% du titre.

Phoenix communication, la société de Thierry Oppikofer, dispose des 35% restants. Le tirage de cet hebdomadaire s’élève à 55 000 exemplaires. Il est distribué avec Le Temps le mercredi et disponible en caissettes.

Ce partenariat représente un étonnant coup du destin. Le lancement de sa précédente publication, Tout l’Immobilier, était une réaction à la volonté du Temps de couvrir largement l’immobilier. Le premier numéro sort en 1998. Vingt-trois ans plus tard, il s’associe avec le journal qui fut pendant longtemps son concurrent. «Tibère Adler (directeur général de la société éditrice du Temps à l’époque - ndlr), avec qui j’ai de très bons rapports, a eu une importance cruciale dans ce processus de rapprochement», indique le Carougeois. Ce journal se conçoit dans les bureaux de Phoenix Communication, à Carouge, de la rédaction à la mise en page. L’impression se fait sur les presses d’imprimerie du groupe ESH Médias, à Monthey. Thierry Oppikofer coordonne l’ensemble des étapes du processus depuis son bureau genevois.

Autour de lui, des diplômes, mais surtout beaucoup de livres. C’est peut-être la différence entre Philippe Bouvard et Thierry Oppikofer. L’un a écrit plus de septante ouvrages, l’autre ne l’a pas encore fait. «J’ai écrit des plaquettes, mais pas encore de livres. C’est un peu un regret», souligne-t-il. L’idée est dans un coin de sa tête, mais il se dit trop occupé pour la mettre en œuvre. «C’est un projet au long cours, sans délai précis, et moi, je reste quelqu’un obligé d’écrire avec la pression du temps.» Un métier qu’il n’est pas prêt de quitter, malgré ses 66 ans: «Comme dit Bouvard, la retraite j’y pense, mais uniquement pour la repousser.»

insérer code pub ici