#Union patronale suisse : Créée il y a dix ans, l’antenne romande de l’Union patronale suisse joue le rôle de rassembleuse du patronat romand.
Il y a une dizaine d’années, quand Marco Taddei expliquait qu’il gérait l’antenne romande de l’Union patronale suisse (UPS), on lui répondait souvent: «Ah, vous êtes du Centre patronal?». Aujourd’hui, il n’entend plus cette réponse. Si l’Union patronale suisse reste plus discrète que d’autres organisations économiques, elle a fait sa place en Suisse romande. Constituant l’une des trois associations faîtières de l’économie suisse (lire ci-contre), elle concentre son action sur trois grands dossiers: le marché du travail, la formation professionnelle et la politique sociale. Rencontre avec Marco Taddei, responsable de l’antenne romande.
Pourquoi l’UPS s’est-elle installée à Lausanne, en 2014?
Parce qu’à cette époque, plusieurs votations touchant des sujets centraux pour l’UPS se sont succédées et que celle-ci n’avait personne pour la représenter en Suisse romande. D’autres organisations économiques étaient actives, mais nous avons des compétences uniques dans certains domaines et voulions participer directement au débat. La solution a été d’ouvrir l’antenne romande, à laquelle on a fixé trois objectifs: mieux faire connaître l’Union patronale suisse et ses positions en Suisse romande, remonter les demandes et les positions des membres romands et favoriser la collaboration entre ses membres.
Qui sont-ils?
A l’échelle suisse, l’UPS compte environ nonante associations régionales et sectorielles. En Suisse romande, onze organisations provenant de tous les cantons, dont les chambres de commerce et l’Union des associations patronales genevoises (la FER Genève en est membre et assure le secrétariat - ndlr).
Comment se passe cette collaboration?
Nous avons créé plusieurs groupes de travail qui nous permettent d’échanger et de dégager des positions communes sur les grands dossiers traités par l’UPS. Nous avons par exemple publié ensemble un communiqué rappelant notre attachement à la voie bilatérale, signé par quatorze organisations. Pendant la pandémie, nous avons aussi élaboré une convention de télétravail pour encadrer cette pratique, en nous appuyant sur les compétences de nos membres, comme celles des experts en droit du travail de la FER Genève. Elle a été traduite en allemand et en anglais et est utilisée par des entreprises de tout le pays. Les groupes de travail nous permettent également d’informer nos membres.
Comment?
L’Union patronale suisse entretient des relations privilégiées avec les parlementaires, l’administration, le Conseil fédéral et est très active au niveau fédéral, dans les commissions extra-parlementaires, où se préparent beaucoup de décisions. Cela nous donne un accès anticipé et privilégié à l’information. Nous la partageons avec nos membres. Cela a particulièrement été le cas pendant la pandémie de covid-19, où nous avons joué le rôle d’intermédiaire entre eux et la Berne fédérale.
Vous êtes aussi actifs dans le dossier des relations avec l’Union européenne.
Oui. Nous échangeons aussi bien avec les syndicats, le secrétariat d’Etat à l’économie et le Conseil fédéral qu’avec les cantons et nos membres, pour tenter de trouver des solutions capables de réunir des majorités.
Voyez-vous des différences de sensibilité entre les patronats romand et alémanique?
Dans l’immense majorité des cas, non. Je ne vois que deux exceptions. Côté romand, on est ouvert à une politique plus active de l’Etat en matière familiale, alors que côté alémanique, on considère que cette question relève de la sphère privée. Le patronat genevois est prêt à renforcer les mesures d’accompagnement à la libre circulation (qui visent à prévenir la sous-enchère salariale- ndlr). Les organisations patronales du reste de la Suisse, pour leur part, tiennent au maintien des mesures actuelles, mais ne veulent pas les renforcer.
Le patronat a connu quelques échecs en votation ces derniers mois.
Oui, l’acceptation de la treizième rente AVS et l’échec de la réforme du deuxième pilier, en votation populaire. La priorité est maintenant de renforcer l’AVS. Le Conseil fédéral doit proposer des mesures en ce sens, d’ici à 2026. Quant à l’échec de la réforme de la prévoyance professionnelle, il laisse tels quels les trois grands problèmes que nous avons soulignés pendant la campagne: les nombreux travailleurs qui en sont exclus, en majorité des femmes travaillant à temps partiel, les cotisations très élevées des travailleurs de plus de 54 ans et les transferts financiers entre assurés actifs et retraités. C’est maintenant au Conseil fédéral de faire des propositions.
Trois organisations faîtières
Union patronale suisse (UPS)
Mission: défense de l’économie suisse. Siège: Zurich, antennes à Berne, Lausanne et Bruxelles. Dossiers: marché du travail (droit du travail, partenariat social, sécurité et santé au travail, etc.), formation professionnelle, politique et assurances sociales. Rapport avec la FER Genève: la FER Genève est membre indirect à travers l’Union des associations patronales genevoises, dont elle assure le secrétariat, et assure aussi le rôle d’antenne cantonale.
economiesuisse
Mission: défense de l’économie suisse. Siège: Zurich, antennes à Berne, Genève, Bruxelles et Lugano.
Dossiers: tous les dossiers qui ne sont pas couverts par l’UPS, comme la fiscalité, les finances publiques, l’énergie, les infrastructures, l’environnement, la politique économique extérieure, etc. Rapport avec la FER Genève: la FER Genève est membre direct.
Union suisse des arts et métiers (USAM)
Mission: défense des PME suisses. Siège: Berne. Dossiers: tout ce qui peut toucher les PME, comme la politique économique, la formation professionnelle, la mobilité, l’énergie, la fiscalité, la politique sociale, les finances publiques, l’aménagement du territoire, etc. Rapport avec la FER Genève: la FER Genève est membre direct, son directeur général, Philippe Fleury, siège au comité.
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