Données géographiques à la carte

On peut extraire de nombreuses données géographiques du SITG.
On peut extraire de nombreuses données géographiques du SITG.
Pierre Cormon
Publié jeudi 11 juillet 2024
Lien copié

#SITG Des mandataires utilisent quotidiennement le système d’information du territoire à Genève. Il est prévenu d’associer les utilisateurs à sa gouvernance.

Le système d’information du territoire à Genève (SITG)? «Nous l’utilisons quotidiennement, et même plusieurs fois par jour», remarque Gaëtan Martin, président de l’Association genevoise des ingénieurs géomètres brevetés. Cette plateforme proposée par le canton met à la disposition des professionnels et de la population de très nombreuses données et cartes interactives, libres d’accès et téléchargeables. On y trouve aussi bien le cadastre officiel que la carte des secteurs sociaux sanitaires, des données sur les eaux souterraines, sur le potentiel solaire, sur l’évolution du climat, sur le patrimoine, sur les grands projets de développement du territoire, etc. Un outil qui se retrouve dans les autres cantons, ainsi qu’au niveau fédéral. «Il existe cependant de petites différences», relève Laurent Niggeler, géomètre cantonal genevois. «Certaines données en libre-accès dans certains systèmes sont payantes dans d’autres.»

Les géomètres en sont à la fois contributeurs et utilisateurs. Ils procèdent à des relevés qui servent à la mise à jour du cadastre. Ils utilisent aussi le SITG pour leur propre travail ou pour celui de leurs clients (architectes, ingénieurs, propriétaires fonciers). «Nous y puisons par exemple des géodonnées qui serviront de base de travail aux architectes qui établissent un plan», illustre Gaëtan Martin. Même si ces informations sont en libre accès, il peut être plus facile de les extraire par l’intermé- diaire d’un géomètre qui maîtrise le système sur le bout des doigts. Le SITG peut être encore amélioré, estime Gaëtan Martin. «L’accès à certaines données pourrait être plus rapide et on pourrait améliorer la pertinence de certains résultats de recherche.»

Adapter le système aux besoins

Le canton a justement effectué un sondage auprès des utilisateurs. Il a généré une centaine de réponses, dont 85% de personnes ayant très régulièrement recours au SITG. «Le taux de sondés assez ou extrêmement satisfaits atteint 96%», relève Laurent Niggeler. «C’est un bon résultat.» Des améliorations seront apportées sur cette base, et le sondage est destiné à être répété à intervalles réguliers. La prise en compte des utilisateurs devrait encore s’améliorer avec un projet de loi sur la géo- information, actuellement devant le Grand Conseil. Il prévoit notamment que les utilisateurs soient associés à la gouvernance du SITG, de manière à mieux adapter le système à leurs besoins.


Des outils à l’intention des acteurs de l’immobilier

Les acteurs de l’immobilier ont accès à une multitude de données mises à leur disposition par les autorités: autorisations de construire, données géographiques, immobilières, énergétiques, etc. Les collecter peut être fastidieux. Une start-up genevoise, popety.io, a mis au point des solutions permettant de le faire automatiquement, d’analyser les résultats et de les restituer sous une forme conviviale, ce qui lui a valu le prix Real Estate & New Technology Award en 2020. Elles couvrent les vingt-six cantons suisses.

Potentiel de développement immobilier

La première solution, Analyse, génère une carte intelligente, dans laquelle les parcelles apparaissent selon un code couleur correspondant à un score de 0 à 100. Il exprime leur potentiel pour un développement immobilier, calculé à partir d’un ensemble de critères. «Les parcelles les plus intéressantes ne sont pas celles qui ont le score maximal», explique Thibault Clément. «Tout le monde les connaît déjà. Notre valeur ajoutée est plutôt de faire ressortir celles ayant un score de 50 à 70, devant lesquelles on serait peut-être passé sans s’arrêter.» La seconde solution, Explore, fournit des cartes conte- nant toutes les informations servant à faciliter la prospection immobilière. «On peut appliquer un filtre», détaille Thibault Clément. «Par exemple, sélectionner tous les immeubles uniquement résidentiels comptant au moins dix logements et cinq étages, construits avant 2000, chauffés au gaz avec un fort potentiel pour une installation solaire sur toiture.» On peut recevoir des alertes, par exemple sur les mises à l’enquête lancées dans un rayon donné. La troisième solution, Estimate, génère des rapports d’évaluation pour n'importe quel bien immobilier en Suisse, avec le prix calculé au plus juste, ainsi que des prix minimum et maximum.

Potentiel constructible

Un projet, enfin, est en développement avec l’EPFL, grâce à un financement d’Innosuisse. Il vise notamment à générer automatiquement le dessin d’un bâtiment respectant toutes les contraintes légales sur une parcelle donnée, de manière à mieux pouvoir estimer le potentiel constructible de cette dernière. Il devrait être achevé en septembre. Popety.io compte cent soixante clients. VaudoiseAssurances et Romande Energie sont entrées dans son capital.  

Lire notre magazine Aménager le territoire

Articles en lien

insérer code pub ici