#Adaptation La capacité d'adaptation est remarquable par temps de crise.
Credit Suisse a récemment publié une étude intitulée Les tensions géopolitiques: un défi pour les entreprises suisses. Qu’apprend-on dans cette enquête menée auprès de six cent cinquante entreprises (dont six cents PME)?
Que les tensions géopolitiques affectent les sociétés suisses, mais que beaucoup d’entre elles abordent sans peur de nouveaux secteurs d’activité pour surmonter les difficultés et trouver un nouveau souffle. Les tensions géopolitiques – guerre en Ukraine, crise logistique liée à la fermeture partielle du marché chinois, crise sanitaire, hausse des prix de l’énergie, fébrilité des marchés financiers, etc. – se concrétisent pour les entreprises helvétiques sous forme d’obstacles non tarifaires, de multiplication des réglementations, d’augmentation des risques commerciaux ou de restrictions dans la coopération transfrontalière.
Sans surprise, face à ces entraves, le premier réflexe des acteurs industriels et même de ceux du secteur tertiaire est de favoriser une nouvelle «régionalisation» des partenaires, autrement dit d’avoir recours à des fournisseurs ou à des parties prenantes dans un cercle géographique plus restreint qu’auparavant. Au cours des trois dernières années, près d’une entreprise sur trois a ainsi rapatrié des activités en Suisse. La donnée qui est cependant plus surprenante – et réjouissante – dans l’enquête de Credit Suisse correspond au fait que quelque 40% des sondés estiment se trouver dans une bonne, voire une très bonne position dans la perspective de savoir réagir efficacement et de s’adapter face à des événements imprévus.
Les PME ne minimisent pas pour autant les difficultés à surmonter dans le cas d’une réorientation de leurs activités due aux tensions internationales. Interrogées pour connaître plus en détail ces obstacles, près de 70% des entreprises mentionnent des ressources financières insuffisantes ou l’absence d’alternatives, et 61% soulignent le manque de soutien de la part de l’État.
Les crises peuvent toutefois bel et bien présenter de nouvelles occasions commerciales et de développement pour les entreprises suisses, à la condition qu’elles fassent preuve d’une flexibilité suffisante, ce qui est souvent le cas. «Près de 60% des entreprises ont indiqué qu’en dépit des événements des trois dernières années, elles avaient vu s’ouvrir de nouveaux secteurs d’activité. Les sociétés suisses peuvent également tirer quelque chose de positif de la crise énergétique actuelle: plus de la moitié d’entre elles estime que celle-ci leur donne une occasion d’accroître leur durabilité.
Concrètement, la situation de pénurie à laquelle les entreprises sont confrontées les contraint à examiner les potentiels d’économies d’énergie et de progresser dans le domaine de l’efficacité énergétique.» Face à de tels chiffres et à de tels constats, on doit se réjouir du courage et de la confiance en elles d’une grande partie des PME suisses. Cette confiance, elles la doivent non seulement à leur savoir-faire et à leur bonne gestion, mais encore au fait que la Suisse offre d’excellentes conditions cadre pour favoriser la croissance et la réactivité des acteurs économiques.
Face à ce tableau positif, on juge d’autant plus absurde une initiative comme celle qui sera soumise au peuple genevois lors des votations du 12 mars – l’IN 179, «contre le virus des inégalités» qui veut supprimer «les privilèges fiscaux des gros actionnaires», texte qui s’apparente en fait à un nouvel impôt sur les entreprises – et qui prévoit d’augmenter la charge fiscale des sociétés dans un canton qui se place déjà comme le plus taxé du pays (lire Il faut rejeter l'initiative 179 !). Compliquer la vie des PME, les affaiblir pour des motifs idéologiques alors même que ces dernières devraient demeurer un motif de fierté pour toute la population en raison de leur capacité d’adaptation face aux crises et de création d’emplois, c’est mettre en danger l’ensemble d’un système économique et social qui a fait ses preuves.
Notons en outre que l’étude de Credit Suisse montre qu’en cas de crise, les grandes entreprises s’en remettent «beaucoup plus fréquemment» au soutien de la Confédération que les PME. Une raison de plus pour les applaudir et les soutenir, elles qui évitent par leur activisme et leur autonomie une inertie délétère.
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