Femmes et professions libérales: concilier l’inconciliable
Flavia Giovannelli Journaliste Publié vendredi 28 avril 2023
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Sans tomber dans des revendications de type militant, il est certain que le fait d’exercer, dans la durée, une profession libérale hautement qualifiée est moins aisé pour les femmes que pour leurs collègues masculins
Le constat que ces trajectoires d’émancipation restent difficiles en 2023 peut surprendre. Or, sachant que toute évolution prend du temps et que les causes sont multifactorielles, ce phénomène s’explique mieux.
Le parcours académique, qui débouche sur des carrières de médecin, d’avocate, d’architecte ou de vétérinaire, par exemple, est déjà long. Ensuite, l’entrée dans la vie professionnelle implique de prouver sa valeur et de ne pas ménager son investissement.
Une étape supplémentaire doit être franchie par celles et ceux qui décident de s’engager dans l’aventure entrepreneuriale. Les aspects commerciaux impliquent une charge administrative supplémentaire par rapport au salariat, souvent en dehors des heures classiques de bureau. De plus, d’autres obligations arrivent, comme le réseautage, qui permet de générer des affaires. Or, la période de ces sollicitations intenses coïncide avec l’âge où la plupart des gens fondent une famille. Les études montrent que c’est à partir de ce tournant que l’écart entre l’investissement des femmes et des hommes se creuse. Peu importe les options prises, la femme n’en fera jamais assez et c’est encore plus vrai dans une profession libérale.
Partagées par des choix cornéliens, dont leurs collègues masculins n’ont encore souvent pas à se soucier, les intéressées en viennent à sacrifier une part d’elles-mêmes ou alors, c’est leur santé qui en pâtit. Il serait faux de constater que cette évaporation de compétences durement acquises est une fatalité incontournable. Les nouvelles générations montrent d’ailleurs qu’elles veulent aborder ces questions différemment et de manière ouverte. Mais quelles sont les pistes?
Pour commencer, il faut continuer d’alléger un peu de cette charge à tous les niveaux – à la maison, au bureau – mais aussi renforcer la solidarité entre pairs. L’avenir va rapidement se charger de nous montrer que l’économie a besoin de ce réservoir de main-d’œuvre hautement qualifiée. Face aux futurs défis du recrutement, il sera sans doute nécessaire de mettre en place des plans d’action concrets. L’époque des solutions bricolées se terminera bien tôt ou tard.
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