#Santé au travail La flexibilité améliore la compatibilité entre vie professionnelle et vie privée, selon une étude menée auprès de 1670 employés.
La souplesse dans l’organisation professionnelle réduit le stress, augmente le bien-être et allège la charge de travail: 76% des salariés au bénéfice de liberté dans leur planification horaire jugent que les loisirs et le travail se confondent, mais seuls 10% considèrent ce mélange comme stressant; 89% des personnes interrogées se disent satisfaites de leurs horaires de travail. La flexibilité au travail – comprise comme le fait d’avoir par exemple des horaires libres ou encore de pouvoir s’absenter du travail momentanément – aurait des vertus. C’est ce que révèle une enquête menée par l’institut Sotomo sur mandat de l’Union patronale suisse (UPS) auprès de 1670 personnes, employées uniquement. Elle a fait réagir les syndicats qui l’ont vivement critiquée. Interview avec Marco Taddei, responsable romand de l’UPS.
Quelles conclusions tirez-vous des résultats de cette étude?
Les résultats tordent le cou aux idées reçues, selon lesquelles la flexibilité engendre du stress et des conséquences négatives, formulées notamment par les syndicats qui occupent le terrain sur cette question. Cette étude présente la flexibilité de manière favorable, puisqu’elle améliore la compatibilité entre vie professionnelle et vie privée ainsi que la santé des collaborateurs. Deux tiers des emplois se prêtent à une flexibilité temporelle et spatiale. La flexibilité induit plus d’autonomie et plus de responsabilité, qui permettent plus d’efficience. L’employé est plus heureux, mais aussi son employeur. Aussi, dans un contexte de guerre des talents, la flexibilité est un atout pour les entreprises. Enfin, ceux qui travaillent de manière flexible se disent prêts à travailler davantage.
Quelles sont les recommandations de l’UPS en matière de flexibilité au travail?
L’UPS n’émet pas de recommandations en la matière. Elles n’auraient pas de sens, puisque ce qui est valable pour le secteur de la banque ne l’est pas forcément pour le secteur de la construction, par exemple. Il faut trouver des solutions adaptées à chaque secteur. Le message que nous pouvons faire passer est de ne pas avoir peur de la flexibilité. Il faut la privilégier, à deux conditions: en maintenant tout d’abord le niveau de protection en matière de santé au travail et en préservant l’équilibre des intérêts entre l’employeur et l’employé. C’est du sur-mesure.
Cité dans Le Courrier, vous répondez aux syndicats qu’assouplissement et flexibilisation ne sont pas synonyme de dégradation des conditions d’emploi ni d’augmentation du temps de travail. Vous appelez également à «moderniser une loi sur le travail qui date de 1964». Qu’est ce qui doit être changé, selon vous?
La loi sur le travail actuelle fait déjà preuve d’une grande souplesse, mais des dispositions doivent être mises à jour. Par exemple, la loi fixe un cadre temporel quotidien de travail de quatorze heures par jour, durant lesquelles nous devons placer nos huit heures de travail. Cela n’est pas suffisamment souple. Nous proposons d’étendre le cadre à dix-sept heures par jour, notamment au vu des exigences des jeunes pères et mères de famille. Cela ne signifie en aucun cas que nous travaillerons davantage. De plus, l’UPS travaille en faveur de l’assouplissement dans le domaine de la saisie du temps de travail, avec l’idée qu’il faut faire confiance aux collaborateurs.
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