#Rénovation énergétique Après avoir provoqué une bagarre générale, l’assainissement des bâtiments a donné lieu à un accord qui réconcilie tout le monde.
Après la bagarre générale, le grand banquet de réconciliation. C’est ce scénario à la Astérix que le canton de Genève a vécu autour d’une modification de la loi sur l’énergie. Très contestée, elle prévoyait un allongement des délais pour la mise aux nouvelles normes énergétiques des bâtiments, ainsi que des subventions de deux cent millions de francs. Le Conseil d’Etat l’a suspendue après son adoption par le Grand Conseil en septembre 2023. Dans ce cas, la Constitution lui donne six mois pour proposer un autre projet de loi. Ce projet a été discuté et approuvé par quinze associations, représentant des secteurs aussi variés que les locataires, les propriétaires, les entreprises du bâtiment, les défenseurs de l’environnement ou les propriétaires de villas. Il doit maintenant être présenté au Grand Conseil.
Au final, tout de monde a eu sa part de sanglier. Les bâtiments devront être mis aux nouvelles normes, plus sévères, entre 2026 et 2034. Les délais de mise en conformité des villas et petits bâtiments ont été allongés de trois ans. Les subventions ont été augmentées de deux cent à cinq cent millions de francs. Les travaux ne pourront pas être répercutés sur les loyers, s’ils ont fait l’objet d’une subvention. La performance énergétique des bâtiments continuera à être mesurée avec l’indice de dépense de chaleur (IDC), que le Grand Conseil voulait remplacer par une formule jugée moins pertinente.
Vincent Bujard, président de la Fédération des associations d’architectes et d’ingénieurs de Genève (FAI), a représenté les mandataires pendant les quatre séances de discussion.
Quelle position défendait la FAI pendant le processus?
Nous demandions essentiellement de la visibilité et de la prévisibilité. L’adoption de la loi par le Grand Conseil, en septembre, a donné un coup de frein aux projets de rénovation énergétique. Les délais ayant été allongés, des propriétaires ont reporté les projets qu’ils avaient lancés. Des bureaux ont ainsi vu leur carnet de commandes se vider. Or, ils ont dû investir pour être à même de les accepter: engager des spécialistes, faire suivre des formations continues aux collaborateurs en place… Les métiers du bâtiment sont dans la même situation. C’est pour cela que nous jugeons important d’avoir un cadre institutionnel clair et stable, comme celui que fournit l’accord.
Le calendrier vous paraît-il réaliste?
L’avenir le dira, mais c’est une chose de voter des subventions, une autre de pouvoir les accorder. Nous allons faire face à une hausse du nombre des projets de rénovation. Il faudra que les mandataires (architectes et ingénieurs), mais aussi l’administration, aient la capacité de les traiter dans les temps. C’est un défi, d’autant plus que les spécialistes sont en nombre limité et que les capacités sont aussi sollicitées par d’autres projets, comme le PAV (mutation du secteur Praille-Acacias-Vernets - ndlr). Ce que nous voulons éviter, entre autres choses, c’est que pour traiter les nombreuses demandes, le canton débauche des spécialistes dans le privé, par exemple chez les mandataires, qui sont en proie, comme beaucoup de secteurs, à des problèmes récurrents de ressources en personnel qualifié.
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