Genève: la géothermie pourrait assurer 30% des besoins en chaleur

Géothermie de moyenne profondeur: un potentiel à Genève.
Géothermie de moyenne profondeur: un potentiel à Genève.
Pierre Cormon
Publié vendredi 18 novembre 2022
Lien copié

#Géothermie Une campagne sismique a conduit à réviser à la hausse les estimations du potentiel de la géothermie de moyenne profondeur. Cette source d’énergie pourrait être exploitée à partir de 2026.

Environ 30% des besoins de chaleur du canton de Genève pourraient être couverts par la géothermie de moyenne profondeur à l’horizon 2050, dont environ 14% d’ici à 2035. C’est moins que les premières estimations, au début du projet de développement de cette source d’énergie, en 2012. On imaginait alors pouvoir couvrir deux tiers des besoins de cette sorte. Depuis, une meilleure compréhension des contraintes de la géothermie de moyenne profondeur et de la structure du sous-sol genevois a conduit à une révision drastique des estimations – on ne parlait de couvrir plus que 20% des besoins en 2019. Le résultat d’une campagne sismique menée en 2021 a conduit à relever cette estimation à 30%. La géothermie de moyenne profondeur consiste à exploiter la chaleur de l’eau présente dans certaines configurations géologiques. Elle constitue une source d’énergie locale, propre, constante et difficilement épuisable. Tout le défi est de creuser au bon endroit, pour avoir un maximum de chances de trouver de l’eau en quantité suffisante et à la bonne température. On cherche l’intersection de couches calcaires horizontales et de failles verticales, deux milieux propices à la circulation de l’eau. Le canton a donc modélisé son sous-sol – une première suisse. Au contraire de l’approche adoptée ailleurs, notamment à Bâle, la géothermie de moyenne profondeur présente en outre un risque sismique très faible.

Cinq ou six doubles forages pourraient être réalisés dans le canton, afin d’aller chercher l’eau, extraire ses calories et la réinjecter dans le sous-sol. La phase d’exploitation pourrait débuter en 2026.

Une fois la chaleur extraite, il faut encore l’amener là où on en a besoin. On ne construira pas un réseau de distribution spécifique pour la géothermie – on utilisera plutôt celui qui est en train d’être bâti et utilisé notamment pour Genilac (fourniture de fraîcheur et de chaleur grâce à l’eau du lac). Actuellement d’une longueur de cent vingt kilomètres, il devrait en atteindre deux cent cinquante à terme.

Articles en lien

insérer code pub ici