Genève ne veut pas rater le train (de marchandises)

La gare marchandises de La Praille, saturée, devrait être modernisée.
La gare marchandises de La Praille, saturée, devrait être modernisée. Guilhem Vellut/commons.wikimedia.org
Pierre Cormon
Publié jeudi 25 avril 2024
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#Fret Les infrastructures de fret ferroviaire sont sous-utilisées ou saturées selon les cas. Les acteurs du domaine veulent les moderniser et les rationnaliser.

Environ 37% des prestations de transport de marchandises dans le canton de Genève sont effectuées par rail, estime l’Office cantonal des transports (OCT). «Les matériaux de construction (y compris les déchets) ont représenté près de 45% des tonnages totaux entre 2019 et 2021», précise Sébastien Deshusses, porte- parole de l’OCT.

Le canton veut augmenter la part du ferroviaire, notamment en réaménageant les zones industrielles. Trois d’entre elles sont connectées au rail (La Praille, Zimeysa et La Renfile), avec une soixantaine de raccordements. Le canton compte aussi deux gares de marchandises (La Praille et Vernier-Meyrin) et un terminal privé de conteneurs maritimes (CGT-AMT, à La Praille). Une partie de cette infrastructure est sous-employée. «La moitié des accès au rail n’est plus utilisée et d’autres ne le sont plus à pleine capacité», explique Guillaume Massard, directeur général de la Fondation pour les terrains industriels (FTI). Celle-ci gère la plus grande partie de ceux du canton et possède vingt-cinq kilomètres de voies ferrées logistiques ainsi que certains accès. «Parfois, les fournisseurs ou les clients ont abandonné le fret ferroviaire. Parfois, l’activité de l’entreprise évolue et ses besoins en logistique aussi. Parfois, une parcelle raccordée au rail se libère, mais aucune entreprise utilisant le ferroviaire n’est intéressée à l’utiliser.»

A l’inverse, «la gare marchandise de La Praille est saturée, que ce soient les voies en gare elles-mêmes ou les installations de transbordement», précise Sabine Baum-gartner, porte-parole des CFF. Cent soixante wagons en partent et y arrivent chaque jour, et les pronostics misent sur une augmentation de 30% du fret ferroviaire dans l’arc lémanique d’ici à 2040. Les CFF comptent donc moderniser la gare de La Praille, alors que la FTI et le canton veulent rationnaliser les accès au rail. Environ la moitié des voies du secteur Praille-Acacias-Vernets sera démantelée dans le cadre du réaménagement de la zone. Les accès seront concentrés dans une quinzaine d’hectares de Praille-Ouest, autour de la gare de marchandises, où des investissements seront réalisés. Plusieurs sites logistiques connectés au rail seront développés. Ils seront mutualisés: plusieurs entreprises y auront accès. Les détails ne sont pas encore fixés. «Nous sommes en train de mettre la stratégie au point», précise Guillaume Massard. «Nous espérons disposer d’un plan localisé de quartier en 2028.»

«L’idéal est de passer du rail au vélo cargo ou véhicule léger pour le centre-ville et au poids lourd zéro émission pour la périphérie, car chaque rupture de charge coûte cher», ajoute Guillaume Massard. La Praille s’y prête très bien, au vu de sa proximité avec la ville. Un autre site, beaucoup plus petit, est également favorable à la logistique urbaine: La Renfile, à proximité des citernes de Vernier. Il devrait être réaménagé dans un deuxième temps.

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