Genève: nouvelle application pour protéger les travailleurs des fortes chaleurs

Cibles de l'application: les personnes travaillant à l'extérieur.
Cibles de l'application: les personnes travaillant à l'extérieur.
Steven Kakon
Publié jeudi 20 juin 2024
Lien copié

#Santé au travail Destinée aux employeurs, «MeteoAtWork» facilite la planification et la mise en œuvre de mesures à prendre en cas de canicule.

MeteoAtWork. C’est le nom de la nouvelle application mobile pour protéger les travailleurs des fortes chaleurs. Lancée le 20 juin par le département de l’économie et de l’emploi à Genève et téléchargeable depuis les stores Android ou Apple, elle a été testée pour la première fois dans le canton grâce aux données de MétéoSuisse.

L’outil, inédit en Suisse, est le fruit d’un travail commun mené depuis la fin de l’été 2023 – frappé d’épisodes caniculaires – par l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail (OCIRT) et les partenaires sociaux que sont l’Union des associations patronales genevoises, la Communauté genevoise d’action syndicale ainsi que l’Inspection paritaire des entreprises.

La gestion des fortes températures est en effet un enjeu de santé publique, dans un contexte d’augmentation des vagues de chaleur, qui comportent des risques majeurs pour la santé (troubles physiologiques, voire décès). C’est sans compter la perte de productivité que la chaleur engendre au travail et l’irritabilité qu’elle peut provoquer. «Alors que les campagnes tout public autour de la canicule s’adressent aux personnes vulnérables avec le message de rester à la maison, ici, la cible sont les personnes qui travaillent en extérieur, notamment sur les chantiers», explique Christina Stoll, directrice générale de l’OCIRT.

En libre accès, l’application s’adresse principalement aux spécialistes en santé dans les entreprises. Concrètement, elle automatise certains critères comme le niveau d’ensoleillement, d’humidité et la température. Il s’agit pour l’utilisateur de renseigner son activité (en choisissant dans la liste proposée), sa tenue et s’il est protégé du soleil ou non. S’affiche alors un niveau de contrainte thermique de 1 à 5, auquel sont attachées des mesures à prendre. Le niveau 4 est le niveau d’alerte rouge, avec l’obligation pour l’employeur d’identifier les situations à risques et de prendre des mesures pour les minimiser, comme d’ombrager le lieu de travail, de mettre à la disposition des travailleurs de la crème solaire ou d’organiser des pauses. «Les entreprises qui voudront poursuivre l’activité dans cette période rouge devront remplir le formulaire, qui sera transmis à l’OCIRT pour annonce», relève Julien Dubouchet Corthay, directeur du service de l'inspection du travail de cet office, avant de préciser: «Il ne s’agit pas d’un outil de contrôle».

Le niveau 5 (période violette) indique une mise en danger, avec pour conséquence l’obligation d’arrêter les activités. Les données sont inscrites dans le temps, sur la journée et dans la semaine. «L’employeur a la liberté des mesures à prendre, mais il doit atteindre l’objectif de protection des employés, dont la responsabilité lui incombe», souligne Julien Dubouchet Corthay.

«MeteoAtWork nous permettra non seulement d’améliorer la protection des travailleurs, mais aussi de maintenir la productivité de l’entreprise en lui permettant de ne pas devoir interrompre son activité, moyennant la mise en place de mesures recommandées», souligne Delphine Bachmann, Conseillère d’Etat chargée du département de l’économie et de l’emploi.

Plus d'informations: www.ge.ch/proteger-ses-employes-fortes-chaleurs-du-grand-froid/telecharger-application-meteoatwork

insérer code pub ici