#Orthopédie L’entreprise de Saint-Etienne réalise la plus grande partie de son chiffre d’affaires dans les produits orthopédiques.
Le produit emblématique de Gibaud est sans doute sa célèbre ceinture en laine, lancée en 1935. Pourtant, elle ne représente plus qu’une petite partie de ses ventes – moins de 10% des quelque trente mille produits écoulés chaque année en Suisse. L’entreprise stéphanoise, qui fabrique tous ses produits à Saint-Etienne et dans l’Ain, s’est en effet lancée dans les produits orthopédiques dans les années 1980. Ils représentent maintenant la plus grosse part de son catalogue et sont distribués en Suisse par un bureau occupant trois personnes à Genève. Rencontre avec le chargé d’administration des ventes, Felix Lotze.
Depuis quand Gibaud est-elle présente en Suisse ?
L’entreprise Sportflex a été créée à Genève en 1947, pour confectionner des ceintures Gibaud avec le tissu original importé de Saint-Etienne. Elle l’a fait jusque dans les années 1970, puis a été rachetée par Gibaud France, en 1986. Nous assurons actuellement la distribution des produits de l’entreprise dans toute la Suisse.
Par quel canal?
Essentiellement en pharmacie. Chaque marché est différent. En Allemagne, par exemple, les produits orthopédiques sont plutôt vendus par les orthopédistes et les bandagistes. En France et en Italie, plutôt en pharmacie. La Suisse est entre les deux, avec les Latins tendant vers le modèle français et les Alémaniques vers le modèle allemand. La branche réalise autant de ventes en Suisse romande qu’en Suisse alémanique, alors que la population y est beaucoup moins nombreuse.
Comment le marché évolue-t-il?
Il est en croissance, mais la concurrence s’est aussi accrue depuis quelques années, avec l’arrivée d’entreprises telles que 3M, qui ont de gros moyens. Nous avons deux types de concurrents. D’une part, des fabricants proposant d’autres produits que ceux liés à l’orthopédie: sparadraps, scotch, etc. Ils sont essentiellement distribués en pharmacie. D’autre part, des fabricants de produits très techniques, avec des catalogues très épais. Nous nous situons entre les deux. Les produits orthopédiques représentent la plus grande part de nos ventes, mais nous avons ciblé notre assortiment afin que notre catalogue soit plus maniable pour les pharmaciens.
Ces produits sont-ils remboursés par l’assurance de base?
Jusqu’à un certain plafond, fixé dans la liste des moyens auxiliaires (LiMA) par la Confédération. Les prix des produits de certains concurrents très techniques étaient au-dessus, les nôtres en dessous. Or, ces plafonds ont baissé au premier avril. Les patients n’ayant pas d’assurance complémentaire doivent donc prendre une partie de la facture à leur compte, ou renoncer à des soins.
Cela a-t-il eu une influence sur vos ventes?
C’est un peu tôt pour le dire, mais on s’attend à un effet négatif. C’est d’autant plus dommage que nous proposons des produits non invasifs et durables. Prenez une ceinture Gibaud: elle réchauffe le bas du dos avec la chaleur émise par le propre corps, est fabriquée avec des matériaux renouvelables, de proximité et est réutilisable.
Vous proposez également des formations, de quoi s’agit-il?
Il s’agit des formations ORTHOPHAR, une offre qui existait déjà en France et qui a été introduite en Suisse en 2018, pour le moment uniquement en français. Nous proposons trois modules à l’intention des pharmaciens, deux fois par an, donnés par un formateur spécialisé et adaptés pour la Suisse. La formation de base des pharmaciens ne comprend pas l’orthopédie (seuls quelques cours de sensibilisation sont donnés dans le cadre du master - ndlr). Ils sont donc très demandeurs – deux cent quatre-vingt-cinq les ont suivis jusqu’à présent. Nos modules sont reconnus comme formation continue et postgrade par l’institut FPH (qui s’occupe des questions relatives à la formation continue des pharmaciens - ndlr).
Une entreprise plus que centenaire
Si la ceinture Gibaud date de 1935, les racines de l’entreprise éponyme remontent à 1890. C’est cette année-là que le Dr Gibaud s’associe avec un tisseur stéphanois pour créer un atelier de textiles destinés à la santé. Il produit notamment des bandes de flanelle que les soldats s’enroulent autour des reins pour maintenir leur dos et le réchauffer. Les activités se sont élargies à partir des années 1970, avec la fabrication de sous- vêtements, puis de produits orthopédiques et d’ibuprofène.
Après un passage au sein d’un groupe islandais, Gibaud a été racheté en 2020 par le groupe pharmaceutique français INNOTHERA, spécialisé dans les maladies veineuses et les pathologies féminines.
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