Immersion au Centre interprofessionnel de simulation à Genève

Les mannequins sont pilotés par les techniciens, qui peuvent les faire parler à l’aide d’un micro. Ils peuvent être intubés, massés, piqués et choqués.
Les mannequins sont pilotés par les techniciens, qui peuvent les faire parler à l’aide d’un micro. Ils peuvent être intubés, massés, piqués et choqués. Photo CiS
Steven Kakon
Publié le jeudi 11 avril 2024
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#Innovation Le Centre interprofessionnel de simulation a ouvert ses portes au public le 27 mars. Plongée dans ce lieu de formation médicale de pointe.

«On reprend une inspiration et on pousse fort! C’est super Victoria, maintient cet effort!» Victoria, c’est le mannequin perfectionné de simulation duquel Noémie, sage-femme hospitalière et formatrice, fait sortir un bébé sous l’œil curieux du public. Mercredi 27 mars, le Centre interprofessionnel de simulation (CiS) de Genève ouvrait ses portes au public pour fêter ses dix ans. Un faux hôpital, en quelque sorte, composé de dix-huit salles réparties sur les sites du CMU et de la Roseraie et créé pour les étudiants et les professionnels de la santé tant hospitaliers que domiciliaires. Sa vocation? Améliorer leur collaboration, la qualité, la sécurité et l’humanité des soins.

Encourager le dialogue

Vingt et une personnes œuvrent à son service au quotidien, outre les quelque deux cents formateurs des institutions partenaires - Haute école de santé de Genève, Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), Institution genevoise de maintien à domicile - qui y délivrent près de 8700 heures de formation chaque année. Médecins, infirmiers, sages-femmes, physiothérapeutes, techniciens en radiologie médicale, diététiciens et pharmaciens se forment en commun dans cet espace d’expertise, d’enseignement, de recherche et d’innovation. Si des centres similaires existent ailleurs en Suisse, la spécificité genevoise demeure dans l’étendue du public cible.

«Les événements indésirables, à l’hôpital, touchent une personne sur dix et 80% des erreurs médicales sont liées au facteur humain», explique Thomas Fassier, codirecteur du CiS, depuis une salle de simulation haute-fidélité. «Il faut instaurer une culture de sécurité, où chacun doit se sentir légitime de discuter une décision», relève pour sa part Patricia Picchiottino, codirectrice. En effet, l’une des clés de la sécurité des soins réside dans la capacité des équipes soignantes à communiquer efficacement entre elles.

Reproduction du réel

Chacune des cinq salles haute-fidélité comprend notamment un espace d’observation et un espace technique, duquel les mannequins sont pilotés par les techniciens, qui peuvent les faire parler à l’aide d’un micro. Ils peuvent être intubés, massés, piqués et choqués.

Des acteurs et des actrices jouant le rôle de malades ou de collègues et des patients partenaires se mettent également au service des apprenants, selon des scénarios qui ne concernent pas seulement la médecine d’urgence. Quant au matériel, il s’agit, à l’instar du chariot d’urgence, de celui utilisé aux HUG. Objectif: reproduire l’environnement réel et, à travers le jeu très scénarisé, «surprendre l’incrédulité des participants», confie Thomas Fassier. Concrètement, un groupe d’élèves se met à l’action pendant qu’un autre l’observe sur un écran. Pourquoi fonctionner de la sorte? «C’est au moment du débriefing que les participants peuvent réfléchir et améliorer leurs pratiques.»

Nommées «ECOS» en référence à «examen clinique objectif et structuré», neuf salles abritées au centre sont uniquement destinées aux étudiants; elles peuvent être modélisées selon les usages (consultation ou box d’urgence, par exemple). Enfin, troisième et dernier univers: les quatre salles polyvalentes où sont reproduits différents environnements. On peut par exemple s’y entraîner pour le massage cardiaque et simuler des bleus et des blessures saignantes avec du maquillage.

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