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Indispensable transmission d’entreprise

Véronique Kämpfen Publié jeudi 11 avril 2024

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Nonante-neuf pour cent des entreprises, en Suisse, sont des PME. Elles sont plus de six cent mille et garantissent plus de trois millions d’emplois. La moitié d’entre elles est en mains familiales. Une situation idyllique? Voire. Quarante-sept pour cent de ces PME n’ont en effet aucun plan de succession, ce qui fait craindre le pire pour leur pérennité. Une entreprise qui disparaît, c’est un coup dur pour ses employés et le tissu économique. C’est aussi un risque de perte de savoir-faire. Comme expliqué dans notre dossier en pages 6-7, l’anticipation est la clé du succès: une transmission réussie a souvent été planifiée une dizaine d’années en avance. C’est le temps nécessaire pour évaluer l’ensemble des choix qui s’offrent à l’entrepreneur. La fiscalité doit être en première ligne: l’imposition d’une fortune privée étant très différente de celle d’une fortune commerciale, il peut s’avérer judicieux de transformer une société de personnes en société de capitaux. Cela prend du temps et doit être dûment planifié avec le soutien de personnes compétentes dans ce domaine. Si la recette du succès de la transmission d’entreprise n’a pas encore été trouvée, on sait que l’attitude tant du cédant que du repreneur joue un rôle clé. Mieux le premier se sera préparé à se séparer de son entreprise et à tourner la page, mieux le second aura planifié la reprise du flambeau, tant sur le plan humain que professionnel, mieux se passera cette étape délicate. Les entreprises familiales ne sont pas épargnées par la difficulté de leur transmission, au contraire. De moins en moins d’héritiers naturels sont intéressés par une reprise. La gouvernance et les plans de succession doivent être revus en conséquence. Les émotions viennent s’ajouter aux réalités financières et la situation privée du cédant ne doit pas être laissée de côté. Les entrepreneurs n’ont pas toujours eu la présence d’esprit de cotiser suffisamment aux assurances sociales en vue de leur retraite. La transmission ou la vente de leur entreprise représente souvent le principal bas de laine pour leurs vieux jours. Alors que de très nombreux baby-boomers sortent progressivement du marché du travail, pas moins de nonante mille entreprises chercheront un repreneur ces prochaines années. Dans un contexte démographique et de pénurie de main-d’œuvre tendu, il ne fait aucun doute que celles et ceux qui auront anticipé la transmission de leur entreprise auront l’avantage du choix du bon repreneur et du bon prix de vente.

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