Influençeuse, Valentina Voos se livre sur son métier «d’inspiratrice»
Steven Kakon
Publié mercredi 03 avril 2024
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#Influence digitale Valentina Voos, jouit d’une importante communauté sur Instagram. Sur invitation de l’Union suisse des attachés de presse, elle s’est exprimée à la FER Genève sur sa vision de l’influence digitale, sa relation avec les marques et ses limites.
Avocate fiscaliste, maman de deux enfants, Valentina Voos n’a pas le profil typique d’une influenceuse sur Instagram. Pourtant, elle compte plus de 42'000 followers et se trouve sous contrat avec de grandes marques.
L’Union suisse des attachés de presse (USAP) organisait mardi 26 mars une conférence de cette «outsider» - selon ses propres mots - dans les locaux de la FER Genève. «Nous proposons des conférences sur des sujets en lien avec la communication à nos membres», explique Eric Benjamin, président de l’USAP. Celui choisi pour cet événement est en vogue. Il s’agit de l’évolution de l’influence digitale et de son impact sur les tendances contemporaines, la consommation et les stratégies de marque. Pour «la première fois», Valentina Voos s’exprime publiquement sur son «métier d’influence».
En préambule, elle confie avoir entièrement créé son nom pour les réseaux sociaux afin de marquer une séparation avec son autre métier qu’elle qualifie de «sérieux et confidentiel», l’objectif étant de «maintenir une privacité».
Son métier d’avocate l’amène à voyager régulièrement aux quatre coins du monde. L’histoire commence en 2015 lorsque la Brésilienne d’origine commence à écrire un blog en anglais et en portugais. Il gagne rapidement en visibilité et suscite de plus en plus d’interactions. Face à ce succès, elle décide de lancer une page Instagram, où elle partage des photos de mode et de voyages des nombreux pays qu’elle visite.
Le temps passant, «reconnaissant la popularité de mon profil, des marques ont pris contact avec moi», affirme celle qui se définit comme une «inspiratrice» plutôt que comme une influenceuse. C’est le cas de Nespresso, dont «je suis la seule influenceuse BtoB» - des leaders d’opinion qui jouissent d’une audience engagée. Plusieurs marques de cosmétiques l’ont également approchée.
Valeurs comme guide
«Qu’est-ce que j’y gagne?», se questionne-t-elle face au public. «La connaissance du marketing et de l’innovation, qui ne font pas partie de mon monde.»
La motivation économique ne guide pas ses choix, qui restent alignés sur ses valeurs. «Je choisis les marques avec lesquelles je travaille. Il faut que le produit corresponde à mon style de vie.» Exemple: le café. «J’en bois tous les jours. Pourquoi ne pas faire de la pub pour Nespresso? «Je ne m’exprime pas si je n’ai pas testé le produit.»
Sans surprise, les questions du public n’ont pas manqué. «Vous avez plusieurs contrats, or, comment être sûr que vous déclarez la totalité de vos recettes au fisc?», s’inquiète un monsieur d’un certain âge. «Je joins les factures à chaque contrat, il n’y a pas d’argent en cash», rassure Valentina Voos. D’autres s’interrogent sur les réelles motivations de l’influençeuse: la tentation de céder aux marques les plus offrantes ne guide-t-elle pas son choix? Là encore, Valentina Voos insiste sur l’importance pour elle d’un alignement avec son mode de vie.
Enfin, face à une critique relative à la «mauvaise influence» des influenceurs sur les jeunes, Valentina Voos rétorque que c’est avant tout une question d’éducation, avant de poursuivre: «Ce n’est pas la faute des influenceurs, mais de la société». C’est aux parents d’imposer des limites aux enfants.
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