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L’activité de milice est nécessaire à la démocratie

Véronique Kämpfen Rédactrice en chef Publié vendredi 17 mars 2023

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Le système politique suisse est fondé sur un engagement de milice. C’est vrai au niveau législatif à tous les échelons – communal, cantonal, fédéral – et même au niveau exécutif dans la plupart des communes.

L’immense avantage, c’est que ces parlementaires ou conseillers administratifs ont une vie professionnelle active à côté de leur fonction politique, ce qui garantit qu’ils amènent des expériences diversifiées.

La difficulté inhérente à ce système, c’est la conciliation avec les vies professionnelle et familiale. Pour s’engager en politique, outre une bonne dose de motivation personnelle, il faut un employeur compréhensif qui permette des horaires souples ou qui soit d’accord d’octroyer un temps partiel. Du côté de la vie familiale, il faut une organisation millimétrée, surtout avec des enfants, et un partenaire qui accepte sur le long terme les contraintes horaires et le déficit de présence à la maison.

Cette réalité est également valable pour les personnes qui s’engagent dans d’autres activités de milice comme l’armée, la protection civile, l’encadrement sportif ou la vie associative. Toutes ces instances ne fonctionneraient pas sans miliciens. Pour celles et ceux qui s’engagent de cette manière, la charge, bien que choisie, peut s’avérer lourde.

Le risque de découragement et de fatigue est réel. C’est probablement pour anticiper une baisse d’intérêt pour ces activités que la Société suisse de sécurité au travail et Suissepro ont émis une déclaration publique pour soutenir le principe de milice. «Il revient à chaque citoyenne et citoyen, selon ses capacités, d’assumer des charges d’intérêts généraux à titre extraprofessionnel. Ce sens des responsabilités individuelle et sociale est nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie et de la vie socio-économique; une collectivité prospère repose sur la participation de tous.»

Cette déclaration est juste, mais elle ne doit pas gommer les difficultés d’un tel engagement. Je peux en témoigner en tant que députée au Grand Conseil genevois. Le travail de milice, pour passionnant et motivant qu’il soit, a une incidence forte sur la charge de travail et sur l’équilibre personnel. Cela n’est jamais à sous-estimer, et décourage certaines personnes à se lancer, comme les chefs d’entreprise. C’est d’autant plus dommage qu’un parlement, pour bien fonctionner, a besoin de voix de tous horizons. Les voix de celles et ceux qui dirigent une entreprise et qui peuvent témoigner de la difficulté à créer de l’emploi et à former, à être innovant et compétitif, doivent continuer à se faire entendre.

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