# «Nous ne vendons des compensations que pour les projets ayant déjà produit des résultats», affirme un porte-parole de myclimate.
Les critiques visant le marché de la compensation, myclimate les connaît bien. La fondation issue de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich est en effet un gros acteur du marché. Elle travaille notamment avec Coop, Migros, Lufthansa, Swiss, le groupe hôtelier Accor, Helvetia, le WWF et Swisscom. Son porte-parole, Kai Landwehr, y répond.
Les détracteurs de la compensation disent qu’il est très difficile de savoir si un projet est vraiment additionnel. Qu’en pensez-vous?
Cette critique n’est pas pertinente. Nous disposons de méthodes internationalement reconnues permettant de juger le caractère additionnel d’un projet. Il peut arriver que, dans certains cas individuels, celui-ci soit discutable, car en cinq ans les technologies évoluent rapidement, mais l’urgence climatique est telle que tout ce qui peut être fait maintenant doit l’être. Nous ne pouvons pas attendre. La compensation n’est pas une solution miracle, mais une puissante technologie de transition. D’autre part, les compensations que nous vendons sont liées à des mesures déjà mises en œuvre. Si vous compensez les émissions d’un trajet en avion, nous n’allons pas lancer un nouveau projet avec ces fonds. Nous lançons d’abord des projets, puis, s’ils fonctionnent, nous vendons des compensations sur la base des résultats déjà obtenus et mesurés.
Peut-on raisonner comme cela pour les projets forestiers, qui s’étalent sur des décennies?
Les projets forestiers sont différents, car ils ne produisent des résultats que sur une longue période. Nous avons donc mis en place un système de tampons: nous finançons la plantation de davantage d’arbres que ce que nous vendons à travers des compensations. Si les arbres pour la plantation desquels vous avez payé brûlent, nous disposons d’autres arbres plantés en réserve, pour garantir que vos émissions soient compensées.
Pourtant, de nombreuses études montrent que même des projets audités ne sont pas additionnels…
Nous connaissons ces études et nous les avons sérieusement examinées. Y figurent notamment de grands projets conçus pour le mécanisme de développement propre du protocole de Kyoto. Ces projets ne sont pas soumis à des standards aussi stricts que ceux que nous suivons. Ils n’entreraient pas dans nos critères. Ils permettent toutefois d’emmagasiner des expériences utiles pour le futur.
Toutes les compagnies de compensation suivent-elles des standards aussi stricts sur le marché volontaire?
Non, malheureusement, et c’est un vrai problème. Comme le marché est en croissance, il attire de plus en plus d’acteurs. Certains vendent des compensations particulièrement bon marché, ce qui peut créer la confusion parmi les consommateurs. Il serait très utile de conclure un accord international sur les standards à suivre. Ceux qui ne les respecteraient pas auraient plus de peine à vendre leurs compensations, car les entreprises ne pourraient pas mettre leur réputation en jeu en s’associant à eux.
On entend dire que la compensation peut être un oreiller de paresse, qui n’incite pas à réduire ses émissions. Qu’en pensez-vous?
La compensation est la deuxième meilleure solution. Le mieux est de ne pas provoquer d’émissions. Si vous prenez quand même l’avion, par exemple, alors compensez au moins votre vol. Ce ne sont d’ailleurs pas les personnes qui ne se préoccupent pas de l’environnement qui le font, mais bien celles qui y attachent de l’importance. Dans le secteur aérien, seuls environ 5% des vols sont compensés.
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