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La discrimination salariale doit être combattue

Véronique Kämpfen Publié jeudi 29 février 2024

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Le mois de mars comporte une fête qui me tient particulièrement à cœur: la journée internationale des femmes. C’est l’occasion de se pencher sur les inégalités salariales entre hommes et femmes. La guerre des chiffres fait rage, alors que nous devrions partager le même constat: la discrimination salariale ne devrait plus avoir cours. De quoi parlons-nous? L’Office fédéral de la statistique est clair: dans le secteur privé, la différence salariale entre hommes et femmes est de 19,5% et de 15,1% dans le public. Attention, cependant. Si on écarte les facteurs objectifs d’écarts salariaux, comme la formation, la position professionnelle ou la branche économique, on tombe à 8,8% de différence dans le secteur privé et à 7% dans le secteur public. Ce sont ces chiffres-là qu’il faut retenir lorsqu’on parle de discrimination salariale.

Si l’on pousse l’analyse, on observe que plus on monte dans la hiérarchie, plus les différences sont marquées. Qu’est-ce qui explique ce phénomène? Des études montrent que les femmes touchent moins de bonus et de primes variables. Elles sont davantage présentes dans des métiers considérés comme féminins – communication, ressources humaines – qui sont de facto moins rémunérés que ceux taxés de masculins – finance, informatique – même si le niveau hiérarchique est identique. Ces professions et les compétences requises pour les exercer sont moins valorisées et, par conséquent, sont moins payées.

Dans l’immense majorité des cas, l’écart salarial ne repose pas sur une volonté consciente des employeurs. Ceux-ci n’ont aucun avantage à discriminer une partie de leur personnel, bien au contraire. Être garant d’une politique salariale juste est un élément fondamental pour attirer et conserver les talents.

Les éléments qui expliquent les écarts salariaux semblent largement relever de facteurs sociétaux. La majorité des femmes travaille à temps partiel en Suisse. Il est souvent l’expression de choix personnels, majoritairement liés à la maternité. S’il est important de les respecter, il faudrait pouvoir faire la différence entre un choix éclairé et un choix guidé par des préjugés de genres, qui dictent souvent qui assume la charge éducative et domestique, mais aussi les choix de formation et de carrière. Les femmes ont tout intérêt à se rendre compte que l’image que projette la société sur elles, surtout dans leur rôle de mère, n’est pas neutre et a des répercussions sur le déroulement de leur vie professionnelle. En être conscientes au moment de choisir une formation et une carrière est un pas essentiel vers la fin de la discrimination salariale.