#Pollution La faune et la flore sont perturbées par la lumière artificielle, et les zones où elle n’est pas perceptible sont de moins en moins nombreuses.
Imaginez devoir passer toutes vos nuits avec la lumière allumée en permanence. Cette situation, de nombreux animaux et végétaux la vivent au quotidien. C’est par exemple le cas d’arbres directement éclairés par des lampadaires. «Ils perdent leur feuillage plus tard dans l’automne, ce qui peut entraîner des dégâts en cas de gel», explique la dernière édition du magazine L’environnement, de l’Office fédéral de l’environnement. Quant aux oiseaux migrateurs, ils peuvent être désorientés par le halo lumineux qui s’élève des villes.
Le problème n’est pas nouveau, mais s’aggrave. «A l’échelle du monde, l’illumination nocturne du territoire augmente chaque année de 2% à 6%», relève le magazine. «En Suisse, les émissions lumineuses dirigées vers le ciel ont plus que doublé entre 1994 et 2020.» L’obscurité naturelle a totalement disparu du plateau depuis 2009.
Cela a des conséquences pour de nombreuses espèces, et plus particulièrement pour celles actives la nuit. Certaines chauves-souris nichant dans des endroits trop éclairés retardent par exemple le départ de leur chasse nocturne, et peuvent ainsi moins se nourrir. Celles qui sont sensibles à la lumière ont de plus en plus de peine à se déplacer, les couloirs sombres diminuant. Les vers luisants trouvent difficilement des partenaires sexuels à proximité des lampadaires. Des plantes voient leur floraison entravée.
Prise de conscience
Les problèmes dus à l’éclairage nocturne peuvent se répercuter plus loin. Des insectes se brûlent en masse sur des lampadaires. C’est d’autant moins de pollinisateurs pour les fleurs et de sources de nourriture pour les oiseaux.
Une prise de conscience est cependant en train de se produire. Des recommandations sur les émissions lumineuses sont publiées par la Confédération depuis 2005. Une norme sur la prévention des émissions inutiles de lumières à l’extérieur a été élaborée par la Société suisse des architectes et ingénieurs.
Des technologies permettent également de mieux réguler la quantité de lumière émise, comme les détecteurs de présence. Plusieurs villes ont mis en place des plans lumières. La stratégie biodiversité du canton de Genève prévoit également des zones et couloirs sombres visant à protéger la zone et la flore.
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