Le mot n’est pas très beau, le concept date de plus de quarante ans, mais l’économie circulaire lui offre une nouvelle jeunesse.
Remontons aux sources. En marketing classique, il est admis que l’on peut différencier un produit physique selon la fonctionnalité, la performance, la solidité, le design, l’image et... la réparabilité. De quoi s’agit-il? A l’origine, la réparabilité était la possibilité accordée aux consommateurs de réparer leurs produits eux-mêmes. La motivation était simple: le gain de temps. Lorsque le consommateur est capable de réparer un produit lui-même, il n’a pas besoin de s’en séparer et d’attendre que quelqu’un d’autre intervienne pour effectuer la réparation. Cela signifie que le problème peut être résolu quasiment immédiatement et que le produit peut être utilisé pratiquement sans interruption. Vient s’ajouter pour certains un sentiment d’accomplissement et d’autonomie. Pour se différencier par la réparabilité, les entreprises ont commencé à offrir des produits simples, souvent modulaires, offrant aux consommateurs la possibilité d’assembler, de modifier et de réparer leurs produits plus facilement, plus rapidement et plus économiquement. C’est un avantage très recherché pour des produits dont la panne provoque une crise de nerf dans les familles (chez moi, typiquement la machine à café)! On a vu dès lors des tentatives pour les ordinateurs portables, les téléphones portables, mais également pour des appareils électro-ménagers.
De nos jours, la réparabilité est vue sous un nouvel angle, celui de l’économie circulaire: modèle économique basé sur la réduction du gaspillage, la réutilisation, la réparation et le recyclage des produits. Une économie qui répare, réutilise, recycle, qui, en somme, cesse de gaspiller à tout va. L’objectif est de substituer le modèle linéaire traditionnel de production, d’utilisation et de mise au rebut par un modèle circulaire où les ressources sont réintégrées dans le cycle de production. Un sondage national de l’Alliance des organisations de consommateurs mené en 2020, a montré que 97% des Suisses ont déjà dû jeter un objet qui aurait pu être réparé. En 2013 déjà, la Fédération romande des consommateurs importait le concept des Repair Cafés en Suisse. Le Repair Café est un lieu où de bons bricoleurs, voire des professionnels de la réparation, mettent gratuitement à la disposition de qui en a besoin leur temps, leur savoir-faire, leur outillage et parfois des pièces de rechange. On répare plutôt que de jeter par souci écologique, on répare plutôt que de racheter par souci économique. Enseignement évident: prolonger la durée de vie des produits est bénéfique d’un point de vue écologique et économique. Dans une société orientée vers une consommation responsable et durable, la réparabilité des produits joue donc un rôle crucial dans la mise en place d’une économie circulaire. En favorisant la prolongation de la durée de vie des produits, la réparabilité offre des avantages économiques, crée des emplois, réduit les déchets et préserve les ressources naturelles. Il est donc primordial que les entreprises, les gouvernements et les consommateurs soutiennent activement ce concept afin de promouvoir une économie circulaire équilibrée et respectueuse de l’environnement.
La conclusion est simple: pendant longtemps la réparabilité faisait partie de la politique produit du marketing classique en offrant une manière de se différencier par rapport à un public cible qui cherchait une certaine autonomie et qui désirait pouvoir réparer le produit lui-même. Actuellement, la réparabilité offre une proposition différenciée pour des consommateurs sensibles à la durabilité et à l’environnement. Le concept a un bel avenir
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