Véronique Kämpfen Rédactrice en chef Publié vendredi 08 juillet 2022
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Une des raisons pour lesquelles l’AVS doit être réformée, c’est que le temps de retraite s’allonge de plus en plus.
Il faut trouver un moyen pour financer ces années, qui non seulement se passent en meilleure santé, mais aussi – et c’est une excellente nouvelle – avec un niveau de satisfaction très élevé.
En effet,
depuis les années 1990, des recherches portant sur le sentiment de satisfaction ont montré qu’il suit une courbe en U. En résumé, on est très heureux à la vingtaine – lorsque l’avenir et tous ses possibles s’ouvrent à nous – et à partir de la soixantaine – lorsque que l’altruisme, la capacité à lâcher prise et la gratitude s’installent. Entre ces deux moments, c’est le creux du U, qui s’atteint en moyenne entre 45 et 55 ans, marqué par les désillusions et les rêves déchus. Quel que soit le pays, le revenu, la situation conjugale et familiale, le niveau d’éducation, le rapport au travail, l’ethnie et la génération, cette courbe est identique. Malgré une santé qui se dégrade, la courbe de satisfaction des personnes âgées remonte, jusqu’à atteindre le même niveau qu’à la jeunesse. C’est ce que les chercheurs ont appelé le paradoxe de la satisfaction. Il est dû au fait que la perception subjective de l’existence s’améliore avec le temps.
Plusieurs explications
ont été avancées pour tenter de comprendre ce phénomène. Les économistes considèrent que les êtres humains nourrissent des attentes rationnelles. Nous apprenons de nos échecs et calibrons nos attentes futures en fonction des expériences passées. Ainsi, nous sommes de moins en moins déçus. Les neuroscientifiques, eux, avancent que les neurotransmetteurs jouent aussi un rôle; la satisfaction pourrait s’expliquer par la concentration de dopamine, d’adrénaline et d’endorphine dans le corps à différents âges.
La vieillesse est aussi caractérisée par le bonheur de transmettre son savoir aux autres générations, ce qui est une source de profond bien-être. En prenant de l’âge, les individus agissent de plus en plus avec sagesse, c’est-à-dire qu’ils se concentrent sur l’essentiel, de manière positive.
A la toute fin de nos vies,
la courbe supérieure du U s’effondre. Mais avant d’en arriver là, il faut se réjouir que le temps de la satisfaction, qui débute après la soixantaine, n’a pas cessé de s’allonger, grâce à l’augmentation de l’espérance de vie. Il est essentiel que cette période se passe le plus sereinement possible d’un point de vue financier aussi, raison pour laquelle la réforme de l’AVS est à soutenir sans modération!
Toute l’équipe de la rédaction vous souhaite un bel été et une agréable lecture du Magazine d’Entreprise romande, consacré à la notion de risque.
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